Le Brésil a été endeuillé par deux naufrages qui ont fait près de 40 morts en deux jours, avec l'annonce jeudi d'un accident maritime qui a tué au moins 18 personnes dans l'État de Bahia.

En fin de matinée, les autorités avaient fait état de 22 morts à Bahia, un bilan revu à la baisse en milieu d'après-midi, après de nouvelles données de l'Institut Médico-légal, a expliqué le commandant Flavio Almeida, porte-parole de la Marine brésilienne.

Mardi soir, un premier bateau avait fait naufrage sur le fleuve Xingu, dans l'État du Para, faisant 21 morts, selon le dernier bilan des autorités locales.

«Nous regrettons profondément la perte de dizaines de vies lors des accidents avec des embarcations au Para et à Bahia. Notre solidarité envers les victimes», a réagi jeudi le président brésilien Michel Temer dans un communiqué officiel.

«Toutes les mesures nécessaires ont été prises pour établir la cause des accidents et punir les responsables», a-t-il ajouté.

Selon les autorités locales, l'accident de jeudi s'est produit à 6h30, à près de 200 mètres des côtes, quand le ferry qui transportait 120 personnes faisait la traversée entre Salvador et Mar Grande, dans l'île voisine d'Itaparica.

«Nous sommes parvenus à retrouver 21 survivants, mais beaucoup d'autres ont été repêchés par des embarcations civiles», a expliqué le commandant Almeida, ajoutant que 126 militaires étaient mobilisés pour les recherches.

Les services de santé de l'État de Bahia ont indiqué que 89 passagers de ce bateau ayant survécu à la tragédie ont été admis dans quatre hôpitaux de la région.

«Nous avons étendu le périmètre des recherches pour tenter de retrouver d'autres survivants», a ajouté le porte-parole de la Marine.

Le gouverneur de Bahia, Rio Costa, a décrété trois jours de deuil officiel et a assuré dans un communiqué que «toutes les forces du gouvernement (étaient) mobilisées pour secourir les victimes».

«Il pleuvait, une vague est arrivée et le ferry s'est retourné. Il y avait beaucoup de monde», a commenté Edvaldo Santos de Almeida, un des survivants du naufrage, cité par le site d'informations G1.

«Les secours ont mis beaucoup de temps à arriver, nous sommes restés près de deux heures dans la mer», a-t-il ajouté.

Transport clandestin

En ce qui concerne le premier naufrage, les autorités de l'État de Para ont relevé jeudi matin de 10 à 21 morts le bilan du naufrage d'un bateau qui transportait 49 personnes sur le fleuve Xingu, un affluent de l'Amazone.

L'organisme local de régulation des services publics a indiqué mercredi soir dans un communiqué que cette embarcation n'était pas déclarée dans les registres et «réalisait du transport clandestin de passagers».

Les autorités ont dénombré 23 survivants et les recherches continuaient pour tenter de sauver les sept personnes encore portées disparues.

Selon les pompiers, des corps ont été retrouvés flottant à quatre kilomètres du lieu de l'accident.

Les personnes retrouvées vivantes sont celles qui ont pu regagner la terre ferme à la nage, l'embarcation ayant coulé à quelque 500 mètres des berges, a expliqué la chaîne de télévision Globonews.

L'embarcation a fait naufrage mardi à 21h00 mardi sur le Rio Xingu, un affluent de l'Amazone, près du village de Porto de Moz.

Le bateau, Commandante Ribero, avait quitté la ville de Santarem à destination de Vitoria de Xingu, à 350 km de là.

Les causes de l'accident n'ont toujours pas été établies, mais les pompiers évoquaient la possibilité que le bateau ait été surpris par un orage près de Porto de Moz, après y avoir fait une escale pour faire monter à bord une quarantaine de passagers.

Il s'agit du deuxième naufrage meurtrier ce mois-ci dans le Para, après une collision le 2 août entre des bateaux sur l'Amazone qui avait entraîné la mort de neuf personnes et avait alors été considérée comme le plus grave accident de ce type depuis 1981 dans cet État.

Selon le journal Folha de Sao Paulo, 1160 personnes sont mortes dans des naufrages dans la région amazonienne depuis 1981.

AFP

Une survivante du naufrage de Bahia semblait toujours ébranlée après avoir posé les pieds sur la terre ferme.