La corruption endémique au Brésil a pris un tour macabre avec l'arrestation mardi d'un conseiller municipal de Rio de Janeiro accusé de réclamer des pots-de-vin à des familles endeuillées pour récupérer des corps à la morgue.

Selon le parquet, Gilberto de Oliveira Oliveira commandait depuis 2014 une «mafia» au sein de l'Institut médico-légal (IML) de Campo Grande, quartier populaire situé à l'ouest de Rio.

Deux autres suspects ont été arrêtés: Sérgio William Silva Miana, directeur de l'IML, et Sergio William Silva Miana, responsable de la police locale.

D'après les enquêteurs, la «mafia» en question faisait en sorte que des corps en provenance de quatre hôpitaux soient transférés vers l'IML même dans des cas de mort naturelle sans nécessité d'autopsie.

Par la suite, «les familles des défunts devaient payer des pots-de-vin pour récupérer les corps», a expliqué un porte-parole du parquet à l'AFP.

Cette nouvelle affaire s'ajoute aux scandales de corruption à répétition qui ébranlent le Brésil.

Des dizaines d'hommes politiques de tous bords sont visés par l'opération «Lavage Express», enquête tentaculaires qui a révélé entre autres le trucage systématique de marchés publics, notamment de la compagnie pétrolière d'État Petrobras.

Le président Michel Temer lui-même a été accusé d'avoir reçu des pots-de-vin du géant de la viande JBS, mais la chambre des députés a voté la semaine dernière contre l'ouverture d'un procès devant la Cour Suprême. Près de 40% des députés sont eux-mêmes visés par des enquêtes pour corruption.