Les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc) se sont engagées jeudi à totalement désarmer avant le 20 juin conformément à l'accord de paix conclu avec le gouvernement colombien et malgré un contretemps cette semaine.

«La décision politique, nous l'avons prise. Nous respectons l'accord et nous l'appliquerons quoi qu'il arrive», a déclaré le chef de la guérilla marxiste, Rodrigo Londono, alias Timochenko, à quelques journalistes à Oslo, après une rencontre-débat avec la cheffe de la diplomatie colombienne, Maria Holguin.

En vertu d'un accord de paix historique signé l'an dernier avec Bogota, les Farc devaient remettre leurs armes à une mission de l'ONU avant la fin mai, une échéance ensuite repoussée au 20 juin en raison de problèmes logistiques.

Après un premier lot de 30 % remis le 7 juin, la guérilla devait livrer une nouvelle tranche de 30 % avant mercredi. Mais l'ONU a annoncé n'avoir reçu à cette date qu'environ 40 % des armes promises, et non 60 % comme prévu.

Mme Holguin s'est dite confiante dans le fait que les Farc respecteraient leur promesse de désarmement.

«Je pense que les FARC vont remplir cet engagement», a-t-elle dit, en reconnaissant des défis logistiques. «Ce sont des faits qui rendent crédible le processus» de paix, dont la Norvège a été l'un des principaux facilitateurs aux côtés de Cuba.

Le complexe conflit armé colombien, qui a opposé de nombreux acteurs -- guérillas, milices et forces de l'ordre --, a fait au moins 260 000 morts, plus de 60 000 disparus et 7,1 millions de déplacés en plus d'un demi-siècle.

Les efforts pour mettre fin au conflit ont valu l'an dernier au président colombien Juan Manuel Santos le prix Nobel de la paix, remis dans la capitale norvégienne.

Bogota a aussi entamé en février des pourparlers avec l'Armée de libération nationale (ELN, guévariste), dernière guérilla active du pays avec quelque 1500 combattants, dans l'espoir de parvenir à une «paix complète».