Un juge qui avait ratifié la condamnation du leader de l'opposition vénézuélienne Leopoldo Lopez à la prison a été abattu près d'une barricade érigée, selon le gouvernement, par des opposants au président Nicolas Maduro.

Nelson Moncada, un juge de 37 ans, a été pris à partie dans la nuit de mercredi à jeudi par plusieurs individus qui bloquaient une avenue dans l'ouest de Caracas, et quand il a tenté de fuir «ils lui ont tiré dessus et ont volé ses effets personnels», a indiqué le parquet.

Après avoir condamné ce crime, le ministre de l'Intérieur et de la Justice, Nestor Reverol, a soulevé l'hypothèse qu'il ait pu être commandité par l'opposition.

«Nous n'écartons pas la possibilité d'une action de tueurs à gages commandités par la droite terroriste pour continuer de semer la terreur», a déclaré le ministre.

Selon M. Reverol, ce soupçon est basé sur le fait que Nelson Moncada faisait partie des juges qui avaient ratifié la condamnation à près de 14 ans de prison de Leopoldo Lopez le 12 août dernier.

Selon le parquet, 60 personnes sont mortes depuis le début le 1er avril de l'actuelle vague de manifestations contre le président Maduro. Ce chiffre n'inclut pas le meurtre du juge Moncada.

Gouvernement et opposition se rejettent la responsabilité de ces décès et s'accusent mutuellement d'envoyer des groupes armés dans les manifestations pour semer la violence.

Parallèlement, la justice vénézuélienne a averti mercredi l'un des principaux dirigeants de la coalition d'opposition (MUD), Henrique Capriles, qu'il pourrait être condamné à une peine de prison s'il n'empêche pas les blocages des routes dans l'état de Miranda (nord) dont il est le gouverneur.

Le Tribunal suprême de la justice (TSJ, Cour suprême) a averti le gouverneur que s'il ne «réalise pas toutes les actions nécessaires» pour «éviter que des obstacles ne bloquent la voie publique et empêchent une libre circulation», il risque une peine de six à quinze mois de prison.

Les opposants au président Maduro réclament de nouvelles élections, car ils l'estiment responsable de la grave crise économique que traverse le pays, qui a causé une pénurie de produits alimentaires et de médicaments.

Le président socialiste déclare pour sa part que la crise est le résultat d'une conspiration soutenue par les États-Unis.