Le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres veut mettre fin à la mission des Casques bleus en Haïti d'ici octobre, pour la remplacer par une présence onusienne réduite, selon un rapport obtenu lundi par l'AFP.

La proposition de mettre un terme à la MINUSTAH, déployée depuis 13 ans en Haïti, intervient sur fond de possible réduction de l'aide financière américaine à l'ONU.

Le Conseil de sécurité doit décider du sort de la MINUSTAH le mois prochain et M. Guterres propose donc une extension de six mois de sa mission pour en réduire progressivement la voilure.

Dans le rapport envoyé la semaine dernière au Conseil de sécurité, le secrétaire général a ainsi demandé le retrait progressif des 2370 soldats du maintien de la paix et « la fermeture de la mission d'ici le 15 octobre 2017 ».

L'idée serait de remplacer la mission par 295 des 1001 policiers de la MINUSTAH, tout en réduisant drastiquement le contingent civil.

« La mission qui succédera serait une opération de maintien de la paix réduite et concentrée sur [la protection de] l'état de droit et la formation de la police » locale, précise Antonio Guterres.

Avec un budget annuel de 346 000 dollars, la mission de l'ONU en Haïti ne fait pas partie des plus coûteuses de l'organisation. Mais fermer celle-ci enverrait un message sur la nécessité de rationaliser les coûts du maintien de la paix onusien.

L'ONU avait pourtant mis en garde jeudi dernier, jour de l'envoi du rapport par Antonio Guterres, contre une « réduction abrupte » de ses financements après que les États-Unis eurent dévoilé un projet de budget qui prévoit de réduire leurs contributions à des missions des Nations unies.

L'ambassadrice américaine auprès de l'ONU, Nikki Haley, avait de son côté appelé à revoir les missions au cas par cas pour trouver de possibles économies.

Le secrétaire général a fait état, dans son rapport, de « progrès significatifs » d'Haïti, un pays jugé « relativement stable ».

La MINUSTAH avait été déployée en 2004 après le départ du président Jean-Bertrand Aristide, pour contenir la poussée de la violence.

Elle a dû toutefois faire face à une grande appréhension de la part de la population, notamment depuis 2010, lorsqu'une épidémie de choléra a été introduite dans le pays par des Casques bleus népalais, causant la mort de 9000 Haïtiens.