L'ex-président colombien Alvaro Uribe, farouche opposant à l'accord de paix avec les FARC, a réclamé dimanche 5 à 8 années de prison ferme pour tous les guérilleros coupables de crimes graves, le texte rejeté prévoyant jusqu'ici des peines alternatives pour ceux qui avoueraient.

L'actuel sénateur et patron du Centre démocratique, sorti grand vainqueur du référendum de dimanche dernier au cours duquel les Colombiens ont dit «non» à la paix avec les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC, marxiste), a publié un document sur Twitter où il détaille ses propositions concernant la rébellion.

Le camp du «non» avait été mené par l'ex-président Alvaro Uribe, avec comme principaux arguments que les guérilleros devaient tous effectuer un minimum de prison (l'accord prévoyant des peines alternatives pour ceux avouant leurs crimes) et ne devaient pas exercer de postes publics.

«L'impunité totale pour les principaux responsables de crimes atroces» est un «mauvais exemple» source de «nouvelles violences», écrit M. Uribe.

«Nous insistons sur la réclusion effective, à travers des peines de privation de liberté, d'entre 5 et 8 ans, qui pourraient toutefois être purgées dans des sites alternatifs, comme des fermes agricoles», précise le tenant du «non».

M. Uribe, qui s'est réuni avec son adversaire, le président colombien Juan Manuel Santos, a aussi demandé que «les discussions (avec le gouvernement) soient publiques afin d'éviter les tergiversations».

Le Nobel de la paix a été décerné vendredi à M. Santos pour son engagement à clore le conflit armé avec la guérilla des FARC, par un accord toutefois à réviser après son rejet par référendum.

Le président Santos et le chef des FARC, Timoleon Jiménez, alias Timochenko, ont signé le 26 septembre un accord pour clore une confrontation de 52 ans, qui a impliqué d'autres acteurs armés et a fait plus de 260 000 morts.

Mais à la surprise générale, les électeurs colombiens ont rejeté dimanche dernier ce texte historique à une très courte majorité (50,2 %) lors d'un scrutin marqué par une abstention record de plus de 62 %, mais qui a obligé les deux parties à reprendre les pourparlers.

Vendredi, leurs négociateurs se sont engagés dans un communiqué commun à maintenir un cessez-le-feu «bilatéral et définitif» et à procéder à des «ajustements» pour rendre l'accord acceptable aux yeux du plus grand nombre.