L'avocat d'un ancien détenu syrien de la prison américaine de Guantanamo, qui avait disparu d'Uruguay, où il était assigné à résidence, avant d'être arrêté au Venezuela, a demandé samedi aux autorités vénézuéliennes de pouvoir entrer en contact avec son client pour assurer sa défense.

Ce Syrien, Jihad Ahmad Diyab, avait été transféré de Guantanamo vers l'Uruguay par l'administration Obama en 2014, en même temps que cinq autres détenus. Il avait quitté clandestinement l'Uruguay il y a plusieurs semaines, franchissant la frontière avec le Brésil en évitant les contrôles, et était introuvable depuis. Il a été localisé fin juillet au Venezuela.

«Je demande respectueusement au gouvernement vénézuélien de fournir à Diyab une défense légale et de me permettre de parler avec lui au téléphone immédiatement», a déclaré Jon B. Eisenberg, un avocat américain, dans un communiqué transmis à l'AFP.

«Sa détention implique un isolement et il ne semble pas avoir droit à un procès équitable», a ajouté l'avocat, se disant inquiet «à cause de ses conditions de détention et d'une éventuelle grève de la faim».

Jihad Ahmad Diyab est détenu au siège des services de renseignement vénézuéliens (Sebin), à Caracas, a indiqué à l'AFP le militant des droits de l'homme américain Andrés Conteris, qui s'est rendu dans la capitale vénézuélienne pour entrer en contact avec le Syrien.

S'il n'a pas pu «avoir une communication directe» avec lui, M. Conteris a indiqué que des membres du Sebin lui avaient remis une liste de produits (vêtements, nourriture, etc) demandés par Jihad Ahmad Diyab.

Il doit apporter ces produits dimanche et espère voir le Syrien à ce moment-là.

Le 27 juillet, le ministère uruguayen des Affaires étrangères avait publié un communiqué indiquant que Jihad Diyab s'était présenté au consulat uruguayen à Caracas pour «exprimer son intention de se rendre en Turquie ou dans un pays tiers autre que l'Uruguay, dans le but de rejoindre sa famille».

Le Syrien «a dit clairement qu'il n'était en aucun cas intéressé à retourner en Uruguay, mais qu'il sollicitait l'aide de notre pays pour réaliser son objectif» de se rendre dans un autre pays, rapportait le communiqué du ministère.

La révélation de la disparition du Syrien avait suscité début juillet l'embarras de l'administration américaine, alimentant les craintes que des détenus libérés de Guantanamo ne reprennent les armes contre les États-Unis.