Une plate-forme de l'opposition cubaine a annoncé jeudi qu'elle présenterait des candidats aux élections législatives et locales de 2017, qui doivent marquer le départ du président Raul Castro, malgré l'interdiction des formations d'opposition dans le système de parti unique en vigueur sur l'île.

«Nous allons nous présenter aux élections et nous allons l'emporter», a affirmé le dissident Manuel Cuesta Morua, porte-parole de la table de l'unité d'action démocratique (Muad), qui regroupe depuis 2015 plusieurs organisations d'opposition illégales.

M. Cuesta Morua, une des figures montantes de la dissidence cubaine, a précisé que la Muad projetait de présenter «environ 90 candidats» à ces élections.

Partisane d'une transition démocratique et pacifique sur l'île, la coalition a présenté jeudi une série de propositions, parmi lesquelles des «élections libres et plurielles», «la reconnaissance de la diaspora cubaine comme partie de la nation» ou le «développement des petites et moyennes entreprises privées» sur l'île.

Jose Daniel Ferrer, dissident de premier plan qui dirige l'Union patriotique de Cuba (Unpacu), a reconnu que plusieurs initiatives de ce type avaient échoué par le passé, comme le Projet Varela de 1998, mais qu'un nouveau contexte intérieur et extérieur permettait d'espérer.

«La majorité des Cubains sont fatigués, ne croient pas le moins du monde en ce régime» et les «manifestations de mécontentement augmentent», a estimé M. Ferrer, également membre de la Muad.

Par ailleurs «la nouvelle politique des États-Unis vis-à-vis l'île» et «les revers que subissent des gouvernements très proches du régime cubain nous conduisent à penser que nous sommes dans une bonne conjoncture», a ajouté le dissident en référence à la situation au Brésil et au Venezuela.

Longtemps tenue à l'écart des élections, l'opposition était parvenue à déjouer les contrôles en présentant deux candidats aux municipales de 2015, une première depuis des dizaines d'années. Mais ils n'avaient pas remporté de scrutin.

Les Cubains seront appelés à renouveler leurs quinze assemblées provinciales et à élire les 612 députés de l'Assemblée nationale. Ceux-ci éliront ensuite le Conseil d'État qui devra désigner son président.

Titulaire du poste depuis février 2008, Raul Castro a déjà annoncé qu'il ne briguerait pas de nouveau mandat. Son remplaçant doit prendre ses fonctions en février 2018.