Le baron de la drogue mexicain Joaquin « El Chapo » Guzman a été transféré samedi à l'aube dans une prison de Ciudad Juarez dans le nord du Mexique, tout près de la frontière américaine, ont annoncé les autorités mexicaines.

Mais ce transfèrement ne répond « absolument pas » à la demande d'extradition des États-Unis, où il fait face à des mandats d'arrêts pour homicide et trafic de drogue, a déclaré à l'AFP Eduardo Sanchez, porte-parole de la présidence du Mexique.

Encadré d'un important dispositif militaire, ce transfèrement s'inscrit plutôt dans le cadre d'un « protocole de sécurité, prévoyant une rotation régulière de prisonniers », a expliqué un responsable de la Commission nationale de sécurité.

Le leader du cartel de Sinaloa, arrêté en janvier, était jusqu'ici incarcéré dans la prison de sécurité maximale à El Altiplano à 90 km de la capitale Mexico.

Il est arrivé à l'aube à l'aéroport de Ciudad Juarez, encadré par quelque 150 policiers fédéraux arrivés en amont à bord de trois avions. El Chapo a ensuite été transféré en hélicoptère à la prison située dans le sud de Ciudad Juarez.

Si cette prison n'est pas un établissement de sécurité maximale, elle compte un espace réservé aux détenus ultra-dangereux et est « une des plus sécurisées » du pays, assure le responsable de la Commission nationale de sécurité requérant l'anonymat.

Bénéficiant de complicités internes, « El Chapo » s'était enfui en juillet 2015 de manière spectaculaire de la prison d'El Altiplano, par un trou creusé sous la douche de sa cellule.

Depuis son retour début janvier derrière les barreaux, les autorités ont pris des mesures exceptionnelles pour éviter qu'il ne s'évade à nouveau, avant une possible extradition vers les États-Unis.

L'avocat d'El Chapo, José Refugio Rodriguez, a qualifié « d'illégal » ce transfèrement car sa défense a lancé une « procédure pour empêcher ses transfèrements d'une prison à un autre » au Mexique.

Le baron de la drogue mexicain Joaquin « Chapo » Guzman a demandé récemment à ses avocats d'accélérer son extradition vers les États-Unis en raison des mauvais traitements dont il serait victime en prison. Mais cette procédure devrait prendre jusqu'à deux ans, a prévenu M. Rodriguez.

Guzman, 58 ans, se plaint de ne pas bénéficier d'un suivi médical suffisant et ne pas pouvoir dormir à cause des autorités pénitentiaires qui font l'appel très régulièrement.