Le président bolivien Evo Morales s'est soumis lundi à un test ADN pour confirmer s'il est ou non le père du petit garçon de son ex-compagne Gabriela Zapata, a annoncé son avocat.

«Le président Evo Morales, comme n'importe quel citoyen respectueux de la loi, s'est présenté et s'est soumis au test mis à disposition par la juge», a indiqué Gastón Velasquez, l'avocat du chef de l'État sur la chaîne de télévision privée ATB.

M. Morales s'est présenté à l'Institut de recherches médico-légales (IDIF) de La Paz pour passer un test sanguin.

Mme Zapata, en détention provisoire depuis fin février sous l'accusation d'enrichissement illicite, a été emmenée à l'institut, après le départ de son ex-mari, nourrissant un feuilleton qui tient le pays en haleine depuis des mois.

Selon M. Velasquez, Mme Zapata a refusé de se soumettre au test et de présenter l'enfant pour un examen médical. Les tests auraient dû être réalisés simultanément par le père, la mère et l'enfant, ce qui ne s'est pas produit, a-t-il ajouté.

La juge n'a pas précisé si elle ordonnerait une nouvelle audience pour que Mme Zapata et son enfant subissent les tests prévus.

Gabriela Zapata avait affirmé il y a dix jours avoir présenté à la justice leur fils, dont l'existence est mise en doute par le chef de l'État. «Oui, je l'ai présenté devant l'autorité compétente, comme l'a demandé son père», avait-elle déclaré à la presse à l'occasion d'une comparution devant la justice pour demander sa remise en liberté.

La presse avait révélé en février que le président de gauche, 56 ans, et la jeune femme, âgée de 28 ans, avaient eu une relation il y a dix ans et qu'un enfant en était né. M. Morales l'a d'abord reconnu, expliquant qu'on lui avait dit que l'enfant était mort à la naissance. L'exécutif a ensuite changé de version, affirmant que l'enfant n'avait jamais existé.

Jusqu'à récemment, Gabriela Zapata était responsable commerciale de l'entreprise de construction chinoise CAMC, qui a signé des contrats pour quelque 560 millions de dollars (710 millions de dollars CAN) avec l'État bolivien.

Evo Morales est célibataire et père d'un garçon et d'une fille nés de mères différentes. Discret sur sa vie privée, il dit être «marié à la Bolivie». Sa soeur aînée remplit les fonctions de Première dame.

M. Morales est le premier président amérindien de la Bolivie. Il a été élu pour la première fois en janvier 2006. Mais les Boliviens ont rejeté lors d'un référendum en février sa demande de pouvoir briguer un quatrième mandat après 2020.