En plus du virus zika, les Brésiliens sont confrontés à une épidémie de grippe aviaire plus meurtrière qu'en 2015, à quatre mois des Jeux olympiques de Rio de Janeiro.

Cette épidémie de grippe de type A (H1N1) a causé 46 décès en moins de deux mois au Brésil, en particulier dans le sud-est du pays, soit dix de plus que pour toute l'année 2015, selon un rapport du ministère de la Santé.

À Rio de Janeiro, ville hôte des JO du 5 au 21 août prochains, un premier décès a été confirmé jeudi matin par les services de santé.

Jusqu'au 19 mars, 372 cas avaient été recensés sur l'ensemble du pays par les autorités.

La grande majorité, 260 cas dont 38 décès, ont été recensés dans la région de São Paulo, poumon économique du géant émergent d'Amérique latine.

Des files d'attente de plus trois heures s'y forment devant certains hôpitaux pour l'obtention d'un vaccin.

Mais l'épidémie a déjà gagné 11 États brésiliens, y compris dans le nord-est.

La campagne nationale de vaccination était prévue entre le 30 avril et le 20 mai. Mais le ministère de la Santé a autorisé l'État de São Paulo à administrer les surplus de 2015.

Le virus H1N1 n'est apparu ces dernières années au Brésil qu'entre les mois de mai et juillet, quand les températures sont plus fraîches.

Cette année, l'épidémie a commencé en février, avant même la fin de l'été austral, prenant les autorités par surprise.

Les raisons de cette précocité demeurent inexpliquées. Mais la plupart des spécialistes estiment que le virus peut avoir été amené par des Brésiliens ayant voyagé dans l'hémisphère nord lors des premiers mois de l'année.

La grippe A (H1N1) est apparue en 2009, aux États-Unis et au Mexique. À l'époque, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) avait lancé une alerte de pandémie.

Le virus avait tué 18 500 personnes dans 214 pays jusqu'en 2010 quand l'OMS avait levé son alerte.

Le Brésil est déjà depuis fin 2015 à l'épicentre d'une épidémie de virus zika, une maladie tropicale transmise par un moustique et similaire à la dengue.

Le virus zika est fortement soupçonné de provoquer des malformations congénitales graves (microcéphalies) chez les nouveau-nés dont les mères ont été contaminées pendant la grossesse.

Plus de 1,5 million de Brésiliens ont déjà été contaminés et le virus s'est répandu dans de nombreux pays d'Amérique latine.

Les services de santé brésiliens estiment qu'il aura pratiquement totalement disparu à l'époque des JO, en raison des températures plus fraîches qui éradiquent les moustiques vecteurs de sa transmission pendant l'hiver austral.