Le président haïtien Michel Martelly a confirmé jeudi la tenue comme prévue des élections dimanche malgré la multiplication de manifestations violentes et le refus de participer de l'opposition.

«On est fin prêts pour les élections de ce dimanche», a affirmé Michel Martelly à la radio. «Du côté de l'État, nous avons la responsabilité d'organiser des élections».

Depuis deux mois, l'opposition dénonce «un coup d'État électoral» fomenté par M. Martelly, qui ne peut prétendre à un second mandat consécutif en vertu de la Constitution.

Au premier tour du scrutin présidentiel le 25 octobre, le candidat du pouvoir Jovenel Moïse a recueilli 32,76 % des voix, contre 25,29 % pour Jude Célestin.

Ce dernier, qui n'a pas fait campagne, avait indiqué lundi à l'AFP qu'il refusait de participer au scrutin de dimanche.

«Pour le 24, c'est non, je n'irai pas à cette farce, ça ne sera pas une élection, ça sera une sélection parce qu'il y aura un seul candidat», a affirmé M. Célestin.

Plusieurs milliers d'opposants ont manifesté lundi et mardi dans la capitale contre la tenue des élections dimanche, bloquant plusieurs rues du centre-ville de la capitale avec des barricades. Ce qui a notamment occasionné des affrontements musclés avec la police.

Face aux critiques de l'opposition, le chef de l'État a dénoncé jeudi «un vaste complot pour essayer de nous déstabiliser».

«Ils cherchent à faire perdre du temps pour entrer dans une situation confuse le 7 février», a déclaré M. Martelly, faisant référence à la date constitutionnelle de passation du pouvoir présidentiel.

Il a fermé la porte à d'éventuelles négociations, expliquant que ses opposants veulent «prendre le pouvoir à leur façon, car ils ne peuvent le prendre par les élections».

Trente ans après la fin de la dictature des Duvalier, Haïti peine toujours à organiser des scrutins non contestés et qui suscitent l'engouement de la population.