Un cartel de drogue connu sous le nom de Los Rojos (Les Rouges) est suspecté d'avoir assassiné la nouvelle maire de Temixco, ont annoncé lundi les autorités mexicaines.

La mort samedi de Gisela Mota, 33 ans, a choqué le Mexique, mettant en lumière la violence qui déchire l'État de Morelos (centre) et les menaces qui pèsent sur les élus dans tout le pays.

Cette ancienne membre du Congrès a été abattue à son domicile, moins de 24 heures après sa prise de fonction à Temixco, à 90 kilomètres au sud de la capitale.

L'enquête «indique que le groupe criminel Los Rojos est responsable du meurtre de Gisela Mota», a écrit sur son compte Twitter le gouverneur de cet État, Graco Ramirez.

Le meurtre de Gisela Mota pourrait être notamment lié à la mort d'une autre personne dont le corps démembré a été retrouvé sur une autoroute le 31 décembre, a indiqué le responsable de la sécurité de l'État de Morelos, Alberto Capella, sur une radio nationale.

Deux suspects ont été abattus et trois autres personnes, dont un mineur et une femme, ont été arrêtées quelques minutes après le meurtre de la jeune élue.

«Il y a encore d'autres personnes que nous devons arrêter, et nous avons fait de grands pas dans la résolution de cette affaire», a indiqué Capella.

Le cartel de Los Rojos et son rival des Guerreros Unidos (les Guerriers Unis) cherchent à «provoquer la terreur en organisant des enlèvements et en contrôlant certaines zones» de Morelos, selon le responsable de la sécurité de cet État.

Le cartel des Guerreros Unidos a acquis une large notoriété en 2014 après avoir été désigné comme principal suspect du meurtre présumé de 43 étudiants disparus dans l'État voisin du Guerrero.

Le gouverneur de Morelos, Graco Ramirez, a indiqué que ce meurtre était «une menace claire» visant à dissuader les maires fraîchement élus «d'accepter ce plan de coordination des forces de l'ordre (...)» actuellement mis en place au niveau national.

La jeune élue, membre comme lui du Parti démocratique révolutionnaire (PRD, gauche), avait exprimé son soutien à la décision du gouvernement de placer la police municipale et la police d'État sous un «commandement unifié», et s'était engagée à nettoyer la ville, selon Ramirez.

Près de 100 maires et plus de 1000 employés municipaux ont fait l'objet d'attaques au cours des dix dernières années dans le pays, le plus souvent menées par des groupes criminels, selon l'association des autorités locales du Mexique.