Cuba ne renoncera ni à ses principes, ni à son indépendance, dans le cadre de son rapprochement avec les États-Unis, et gardera le droit de choisir « le système économique, politique et social qu'il désire », a affirmé vendredi son président Raul Castro.

« Personne ne doit prétendre que Cuba, en normalisant ses relations avec les États-Unis, abandonne la cause de l'indépendance », a-t-il assuré face à des ministres et hauts responsables de son pays, dans une déclaration à l'occasion du premier anniversaire du dégel entre Washington et La Havane.

« Le peuple cubain ne renoncera pas aux principes et idéaux pour lesquels des générations de Cubains ont lutté pendant un demi-siècle. Le droit de tout État à choisir le système économique, politique et social qu'il désire, sans aucune ingérence, doit être respecté », a ajouté Raul Castro.

Lundi, le président américain Barack Obama a dit souhaiter se rendre à Cuba avant la fin de son mandat en janvier 2017, jugeant que ce déplacement ne serait possible que si de réels progrès étaient enregistrés en termes de libertés individuelles sur l'île communiste.

« Cuba est totalement disposé à continuer d'avancer dans la construction d'une relation avec les États-Unis qui soit différente de celle auparavant, sur la base d'un respect mutuel de la souveraineté et de l'indépendance, qui soit bénéfique aux deux pays et peuples et qui se nourrisse des connexions historiques, culturelles et familiales existant entre les Cubains et les Américains », a indiqué vendredi le président cubain.

Les deux anciens ennemis de la Guerre froide avaient surpris le monde entier le 17 décembre 2014 en annonçant le début de leur réconciliation, après un différend historique d'un demi-siècle. Leurs relations diplomatiques ont été rétablies le 20 juillet.

« Le gouvernement de Cuba continuera de souligner que pour normaliser les relations, il est impératif que le gouvernement américain élimine toutes ces politiques du passé, qui affectent le peuple et la nation cubaine et ne correspondent pas au contexte bilatéral actuel », a affirmé Raul Castro, citant comme première source de friction le maintien de l'embargo économique contre l'île, en vigueur depuis 1962.