Les autorités judiciaires new-yorkaises s'apprêtent à inculper le responsable de la Garde nationale vénézuélienne, accusé d'être de mèche avec des trafiquants de drogue, rapporte mercredi le New York Times.

Le général Nestor Reverol, ancien chef de l'agence antidrogue de l'ex-président vénézuélien Hugo Chavez, et ancien ministre de l'Intérieur, est accusé notamment d'avoir averti, contre rémumération, les trafiquants de drogue de raids prévus, et d'avoir «arrêté ou entravé» des enquêtes, assurant «l'impunité» des trafiquants, indique le quotidien citant une source proche de l'enquête.

Un autre ex haut responsable de la lutte antidrogue au Venezuela, Edilberto Molina, va également être prochainement inculpé au tribunal fédéral de Brooklyn, ajoute le quotidien.

Les deux hommes ne se trouvant pas aux États-Unis, la justice américaine risque d'avoir du mal à mettre la main sur eux.

Nestor Reverol, avait été nommé responsable de la Garde nationale, l'une des cinq composantes des forces armées vénézuéliennes, en octobre 2014. Après avoir été pendant des années le chef de l'agence antidrogue, il avait été nommé ministre de l'Intérieur par l'ancien président Chavez en 2012.  Sur Twitter, la Garde nationale vénézuélienne le qualifie de «leader et homme exemplaire», et salue son travail «sans tache».

Les deux hommes ne sont pas les premiers responsables vénézuéliens à faire l'objet d'une enquête des autorités américaines sur le trafic de drogue. Plus tôt cette année, elles avaient déjà fait savoir qu'elles enquêtaient sur le président de l'Assemblée nationale, Diosdado Cabello, pour son implication présumée dans des cargaisons de drogue vers les États-Unis.

Deux neveux de la Première dame Cilia Flores ont également été arrêtés en Haïti en novembre, et transférés à New York où ils sont accusés de complot visant à importer de la cocaïne aux États-Unis.

En septembre, un procureur fédéral à Miami avait également rendu publique l'inculpation d'un ancien responsable du renseignement vénézuélien, Pedro Luis Martin, et d'un ancien enquêteur antidrogue Jesus Alfredo Itriago, qui n'ont pas été localisés.

Selon les autorités américaines, une grande partie de la cocaïne qui quitte la Colombie passe par le Venezuela, avant d'être acheminée, via l'Amérique centrale ou les Caraïbes, jusqu'aux États-Unis.