Une enquête a été ouverte au Pérou contre la Première dame Nadine Heredia, chef du Parti Nationaliste au pouvoir, accusée d'avoir usurpé les fonctions de son mari Ollanta Humala en s'immisçant dans les décisions du gouvernement, a indiqué vendredi son avocat.

Le plaignant à l'origine de l'affaire affirme que la Première dame a utilisé des vols militaires pour faire du prosélytisme politique et a interféré dans des décisions du gouvernement, comme lorsqu'elle a interdit au Premier ministre d'augmenter le salaire minimum.

«Il s'agit d'une enquête ouverte il y a plusieurs mois après la dénonciation d'un citoyen, il n'y a aucun fondement», a affirmé Eduardo Roy Gates, l'avocat de Mme Heredia, à la chaine de télévision Canal N.

Selon une information confirmée à l'AFP par le ministère public, la plainte a été déposée en avril par un avocat qui considère que la Première dame a interféré dans des décisions du gouvernement.

Selon la presse et l'avocat de Mme Heredia, la plainte repose sur des déclarations et des témoignages publics de la Première dame et de membres et anciens membres du gouvernement.

Le parquet a convoqué, pour recueillir son témoignage, le parlementaire Omar Chehade, qui en 2012 avait renoncé à un poste d'importance sous la pression de Mme Heredia.

Le parlementaire avait déclaré début octobre que le président Ollanta Humala, arrivé au pouvoir en 2011, est «séquestré psychologiquement par son épouse», ajoutant : «Il ne gouverne pas».

En Argentine, en Uruguay ou encore au Honduras, d'autres Premières dames ont déjà été considérées comme exerçant le véritable pouvoir, dans l'ombre de leurs époux, expliquait récemment à l'AFP l'analyste Luis Linares, de l'Association d'enquêtes et d'études sociales (Asies) au Guatemala.

Une autre enquête a déjà été ouverte en septembre à l'encontre de Nadine Heredia, cette fois pour blanchiment d'argent, dans le cadre d'une plus vaste enquête sur l'origine des fonds ayant financé la campagne de son mari.