Des manifestants en colère après la disparition au Mexique de 43 étudiants l'an dernier ont affronté mardi la police et brûlé un camion, dans l'État du Guerrero, à quelques jours de l'anniversaire de la tragédie.

Les manifestants ont lancé des cocktails molotov sur les forces de l'ordre qui ont répliqué avec des gaz lacrymogènes, sur une route près de l'école d'Ayotzinapa où vivaient les étudiants disparus.

Au moins onze policiers ont été blessés lors des affrontements, mais sans gravité, ont indiqué les autorités, ainsi que deux étudiants, selon les manifestants.

Les affrontements ont éclaté alors que les parents des 43 élèves-enseignants et d'autres étudiants se dirigeaient vers Chilpancingo, la capitale de cet État, à bord d'une douzaine de bus pour y manifester.

Leur convoi a été bloqué par environ 200 policiers.

Les parents des étudiants ont tenté de négocier leur passage vers la capitale mais se sont heurtés au refus de la police. Environ deux cents étudiants masqués ont alors incendié un camion transportant des boissons et jeté des engins incendiaires sur les forces de l'ordre.

Les manifestants ont par ailleurs brièvement retenu deux policiers.

L'incident s'est produit au lendemain du saccage des bureaux du procureur de l'État de Guerrero par un groupe de manifestants, demandant le retour des 43.

Une manifestation est prévue samedi à Mexico pour commémorer le premier anniversaire de la disparition de ces étudiants, attaqués dans la nuit du 26 au 27 septembre 2014 par la police municipale d'Iguala qui les aurait ensuite livrés au cartel de drogue des Guerreros Unidos.

Selon les autorités, ce cartel les aurait tués et incinérés dans une décharge, après les avoir confondus avec des membres d'un cartel rival.

Mais des enquêteurs indépendants ont récemment remis en question la version officielle, affirmant qu'il n'y avait pas de preuve que ces jeunes avaient été incinérés.

Les parents des étudiants disparus envisagent de débuter une grève de la faim de 48 heures à Mexico mercredi, la veille d'une rencontre avec le président Enrique Peña Nieto, dont la popularité a chuté depuis ces événements.