Des bandes d'adolescents pauvres volant tout sur leur passage, notamment sur les célèbres plages de Copacabana et Ipanema, ont provoqué ce week-end des épisodes de panique et de chaos à Rio de Janeiro, à moins d'un an des Jeux olympiques.

Selon des images montrées à la télévision, les attaques se sont répétées en ces samedi et dimanche ensoleillés où les plages étaient bondées: les jeunes arrivent en groupe et volent portables, sac à dos et tout ce qui a de la valeur alors que touristes et habitants paniqués partent en courant et en pleurs.

Sur l'une des séquenses, on voit des jeunes lancer du sable à la figure d'un policier et ce n'est que lorsqu'il sort son revolver qu'ils prennent la fuite. Ils se font rarement attraper, car ils se fondent dans la foule.

Ces scènes de pillage surviennent de temps à autre sur les plages l'été, mais cette fois, fait inédit, elles ont eu lieu aussi en dehors des plages.

Samedi soir, plus de vingt enfants et adolescents qui étaient descendus d'un bus à la vue de la police ont volé tout ce qui se présentait à eux, dévalisant passants et boutiques, dans les quartiers de Humaita et Botafogo, et forçant les commerces à baisser leur rideau de fer. Un vendeur de fruits a été blessé par balle à la jambe.

En riposte dimanche, des habitants de Copacabana qui se présentent comme des «justiciers» et qui s'organisent via les réseaux sociaux ont attaqué un bus qui venait de banlieue en cassant les vitres et en insultant tous les passagers qui, effrayés, ont sauté par les fenêtres.

Ces faits se sont produits peu après après une décision de la justice le 10 septembre d'interdire à la police militarisée (PM, chargée du maintien de l'ordre) de fouiller et d'arrêter préventivement des jeunes qui vont à la plage sauf en cas de «flagrant délit».

Il suffit souvent en effet d'être jeune et noir pour se faire arrêter préventivement.

Le secrétaire d'État à la sécurité, José Mariano Beltrame, a déploré que la PM ait perdu sa prérogative «d'agir de façon préventive».

Pour l'expert en violence Ignacio Cano, la société doit réagir immédiatement à la surenchère de violence: «la plage est le dernier endroit démocratique de notre ville. Préserver cette cohabitation est essentiel pour Rio», a-t-il dit à la presse.