En marge du dégel engagé il y a huit mois avec les États-Unis, les autorités cubaines vont élever cette année l'enseignement de l'anglais au rang de «priorité» dans les écoles, ont rapporté lundi les médias officiels.

Parmi les matières qui seront privilégiées pour l'année à venir, l'enseignement de la langue de Shakespeare figurera aux côtés de l'histoire de Cuba et de l'espagnol, a annoncé le quotidien d'État Granma à la veille de la rentrée scolaire sur l'île.

Dans les années 1970, en pleine guerre froide, l'apprentissage de l'anglais avait été remplacé par celui du russe, langue du principal allié d'alors, l'URSS.

L'anglais n'était réapparu dans les manuels scolaires qu'à partir de l'effondrement du bloc soviétique en 1991, mais le rapprochement entamé fin 2014 avec les États-Unis a réveillé un grand intérêt à Cuba pour cette langue.

«La langue (anglaise) est indispensable, parce que nous allons avoir de plus en plus de contacts (avec des anglophones). En plus, vous le savez, pour la technologie, il faut parler anglais. Si vous parlez deux ou trois langues c'est mieux, mais l'anglais est indispensable», avait déclaré samedi le numéro deux du Parti communiste cubain (PCC, unique) et pilier du régime Jose Ramon Machado Ventura au cours d'un congrès universitaire.

En 2008, bien avant le rapprochement annoncé le 17 décembre dernier, l'ex-président Fidel Castro avait lui-même reconnu l'importance de parler anglais dans le monde actuel.

«Les Russes étudient l'anglais, tout le monde étudie l'anglais, à part nous qui étudions le russe», avait-il alors déploré.