Deux nouveaux ministres et cinq hauts responsables ont démissionné au Guatemala, pour marquer leur distance avec leur président conservateur Otto Perez, accusé par le parquet d'être à la tête d'un réseau de corruption.

Les titulaires des Finances, Durval Carias, et de la Communication, Victor Corado, ont remis leurs lettres de démission lundi soir lors d'une réunion du Conseil des ministres, a confirmé mardi la présidence.

Ces derniers jours, quatre autres ministres (Économie, Santé, Éducation et Agriculture) avaient déjà démissionné.

Parallèlement, quatre vice-ministres et la responsable du secrétariat à la Planification de la présidence ont également quitté leurs fonctions, suivant les pas de plusieurs autres vice-ministres et hauts fonctionnaires depuis vendredi.

Bien que le président n'ait pas accepté ces dernières démissions, le porte-parole de la présidence, le colonel Jorge Ortega, a précisé que M. Perez se plierait à la décision de ses ministres car «il ne peut pas les retenir de force».

«Ces démissions sont un moyen de pression pour que le président comprenne qu'il doit se retirer de son poste parce qu'il n'a plus d'autre choix», a indiqué à l'AFP José Gaitan, militant au sein du Collectif d'action de la jeunesse, qui défile chaque samedi pour demander la démission de M. Perez.

Mardi, une dizaine d'organisations paysannes et indigènes ont bloqué des routes, exigeant également le départ du président. Le dirigeant paysan Daniel Pascual a annoncé que ces blocages se poursuivraient mercredi.

Dans le même temps, l'université publique de San Carlos a appelé à une marche «civique et pacifique» jeudi dans les rues de la capitale.

Le président Otto Perez, un général à la retraite de 64 ans, a été accusé vendredi par la justice d'avoir été à la tête d'une fraude au sein de l'administration douanière, qui a déjà coûté son poste à sa vice-présidente, Roxana Baldetti, poursuivie pour fraude, association de malfaiteurs et corruption passive.

Malgré les accusations dont il fait l'objet et les appels croissants à la démission, dont celui du syndicat patronal, M. Perez refuse de quitter son poste avant la fin de son mandat, le 14 janvier 2016.

La prochaine élection présidentielle au Guatemala se déroulera le 6 septembre.

Le Guatemala, 15,5 millions d'habitants, a vu les mobilisation populaires se multiplier depuis qu'a éclaté ce scandale de corruption au sein de l'administration fiscale, en avril.