Un nombre croissant de voix s'élevaient lundi au Guatemala pour réclamer la démission du président Otto Pérez, accusé par le parquet de diriger un réseau de corruption, des révélations qui ont déjà provoqué le départ de quatre de ses ministres.

Son refus de démissionner est «une insulte à l'intelligence» et un manque de respect envers la population, a déclaré Jorge Biz, président du Comité coordinateur des associations agricoles, commerciales, industrielles et financières (Cacif), qui réunit le patronat guatémaltèque.

Le Cacif avait demandé dès vendredi, jour des accusations du parquet et d'une commission spéciale de l'ONU, la démission du président conservateur, au pouvoir depuis 2012.

Mais ce général à la retraite de 64 ans, dont le mandat court jusqu'au 14 janvier 2016, a assuré dimanche dans un message radiotélévisé qu'il «ne démissionner(ait) pas».

«Je ferai face avec courage et me soumettrai au processus de la loi», a-t-il affirmé dans son intervention retransmise dans tout le pays.

Quatre de ses ministres - titulaires de l'Agriculture, la Santé, l'Economie et l'Education - ont démissionné au cours du week-end, affichant leur déception après ces révélations.

Son ancienne vice-présidente, Roxana Baldetti, qui avait démissionné en mai et a été arrêtée vendredi, a elle été formellement accusée lundi d'appartenir au réseau de corruption. Elle est poursuivie pour association de malfaiteurs, fraude et corruption passive.

La fondation de la militante indigène Rigoberta Menchu, prix Nobel de la Paix 1992, a elle aussi réclamé le départ du président, appelant les citoyens à «continuer à défendre la dignité et la justice, rester unis dans la lutte contre la corruption et l'impunité».

Après de nombreuses mobilisations ces derniers mois, de nouvelles manifestations contre le dirigeant sont prévues mardi et mercredi.

L'implication du sommet de l'État au sein de ce réseau de corruption et de fraude fiscale, initialement découvert au sein du service des douanes, a été rendue publique à quelques jours seulement du scrutin présidentiel du 6 septembre, auquel M. Pérez ne se représente pas.