Le rapporteur spécial de l'ONU sur la torture a dénoncé vendredi « un haut niveau d'impunité » au Brésil dans les enquêtes sur les cas de tortures dans le système carcéral, une pratique « structurelle » qu'il a constatée en visitant divers établissements.

« Nous avons reçu de nombreux témoignages crédibles de personnes qui ont été interrogées avec des méthodes coercitives, voire des tortures, dans les étapes initiales de leur détention et de leur interrogatoire », a affirmé Juan Méndez, au cours d'une conférence de presse à Brasilia.

M. Méndez a passé près de deux semaines dans cinq États brésiliens et a effectué des inspections surprises dans des prisons, des commissariats de police, des centres de détention de mineurs et des hôpitaux psychiatriques.

Les témoins relataient des « coups, parfois de matraque, des électrocutions avec des pistolets à impulsion électrique et des cas d'asphyxie avec la tête dans l'eau », a-t-il dit.

Et ces sévices font rarement l'objet d'une enquête.

« Ces cas font rarement l'objet d'une enquête ou d'une plainte et sont encore moins punis. On en conclut un haut niveau d'impunité », a-t-il souligné.

La récurrence des témoignages conduit à croire, selon lui, qu'il ne s'agit pas d'un phénomène isolé mais « structurel ».

Avec plus de 600 000 détenus, le Brésil a la quatrième population carcérale du monde, formée en majeure partie par de jeunes Afro-Brésiliens.

Le Parlement brésilien analyse actuellement un projet pour abaisser l'âge de la majorité pénale de 18 à 16 ans, une initiative à laquelle s'opposent le gouvernement, l'Église catholique et l'ONU.