Des centaines d'indigènes d'Équateur, qui ont entamé le 2 août une marche contre le gouvernement du président Rafael Correa, étaient mardi en route vers Quito, pour participer jeudi à la grève générale convoquée par l'opposition.

Arrivée lundi soir dans la ville de Latacunga (sud), la principale organisation indigène du pays a appelé à un «soulèvement» contre le gouvernement, annonçant des manifestations de protestation à l'échelle nationale.

Cette marche est partie le 2 août de la région amazonienne de Zamora Chinchipe (sud-est), avec Quito comme destination finale.

Sur son compte Twitter, le président socialiste Rafael Correa a estimé qu'il s'agirait d'une «semaine cruciale pour le pays», appelant ses partisans à «réagir et montrer notre indignation et rejet du passé».

Devant la presse, il a affirmé que cette mobilisation «sera un échec».

Le président de la Confédération des nationalités indigènes d'Équateur (Conaie), Jorge Herrera, a expliqué à l'AFP qu'«il y aura des piquets de grève, des mobilisations (...) jusqu'à obtenir des réponses du gouvernement, jusqu'à ce qu'il renonce à ces amendements constitutionnels».

Les indigènes, qui avaient mené une protestation similaire en 2014, qualifiée d'échec par le gouvernement, exigent le retrait d'une série d'amendements étudiés par le Parlement, notamment un qui permettrait à Correa, au pouvoir depuis 2007, d'être candidat à un nouveau mandat.

Ils réclament aussi le retrait de lois ou décisions administratives concernant l'eau et la terre, qui réduisent leur capacité à gérer ces ressources sur leurs territoires.

Rafael Correa, qui affronte depuis deux mois des protestations contre sa politique socialiste, affirme qu'il s'agit d'une conspiration pour le faire tomber du pouvoir, avant les élections de 2017.

Les premières manifestations ont débuté le 8 juin, au sujet d'un projet de loi visant à augmenter les impôts sur les héritages et les plus-values, ce qui a provoqué la colère de l'opposition de droite, des milieux d'affaires et de la classe moyenne.

Pendant que le président reculait en reportant son projet, la protestation s'est transformée en une critique généralisée du gouvernement et de la gestion de Correa, qualifiée d'autoritaire par ses adversaires, ce qui a entraîné l'appel à la grève générale de ce jeudi.