Une fuite de pétrole provoquée par un attentat attribué à la guérilla des FARC, contre un oléoduc du sud-ouest de la Colombie, est parvenue jeudi côté Pacifique, s'écoulant dans la baie de Tumaco, ont indiqué les autorités.

«Malgré le déploiement de moyens humains et techniques pour contrôler la nappe de pétrole qui avance dans le fleuve Mira, dans (la région de) Nariño, ce matin nous avons détecté la présence de brut dans les embouchures du fleuve donnant sur le Pacifique et de traces de pétrole sur la plage», a annoncé la compagnie nationale pétrolière Ecopetrol, dans un communiqué.

Le ministre de l'Environnement, Gabriel Vallejo, a précisé à l'AFP qu'«il s'agit du pire attentat avec fuite de pétrole de ces dix dernières années» en Colombie, affectant une zone située près de la frontière avec l'Équateur.

«L'équivalent de 10 000 barils de brut se sont déversés et c'est comme si, sur 15 kilomètres, vous ne voyiez que du noir», a expliqué le ministre.

Ecopetrol avait rapporté lundi l'existence, dans les sources d'eau proches de Tumaco, d'une fuite de pétrole provoquée par un attentat la veille, attribué aux Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC).

La fuite a privé d'eau potable les près de 160 000 habitants de Tumaco.

Pour tenter de la contrôler, Ecopetrol a mis en place des barrières, sur les fleuves et au niveau de la sortie vers l'océan. Pour l'instant, seul l'équivalent de 2800 barils, sur les 10 000 écoulés, a pu être récupéré par les autorités.

L'arrivée à la mer de la fuite aggrave la situation, provoquant des risques «pour la biodiversité» et pour «près de 5000 pêcheurs» actifs dans cette zone, selon le ministre.

Les attaques attribuées aux FARC, principale rébellion de Colombie avec encore, selon les autorités, près de 8000 combattants, sont en recrudescence depuis la levée, le 22 mai, du cessez-le-feu unilatéral observé par cette guérilla depuis décembre.

Selon le gouvernement, une quinzaine de militaires sont morts dans ces récentes attaques.

Des négociations de paix entre le gouvernement et la guérilla sont en cours à la Havane depuis novembre 2012, sans cessez-le-feu sur le terrain, pour mettre fin au plus vieux conflit d'Amérique latine, qui a fait officiellement quelque 220 000 morts et plus de six millions de déplacés en un demi-siècle.