Le Parti révolutionnaire institutionnel (PRI) du président Peña Nieto a obtenu dimanche une majorité simple aux élections législatives malgré des manifestations dans plusieurs États.

Le PRI obtiendrait entre 29,87% et 30,85% des suffrages exprimés, suivi par le parti conservateur PAN, crédité de 21,47% à 22,7% des voix, selon l'Institut national électoral (INE).

Ces élections de mi-mandat constituent un test pour le président Nieto et son parti, confrontés à une série de violences et de scandales politiques. Le Parti révolutionnaire institutionnel devrait au final obtenir entre 196 et 203 des 500 sièges de l'Assemblée.

Le principal parti de gauche mexicain, le Parti de la révolution démocratique (PRD), est le grand perdant de ces élections, crédité seulement de 11-12% des voix, contre 18,4% en 2012.

Dans la journée, plusieurs incidents s'étaient déroulés dans les États d'Oaxaca et du Guerrero, dans le sud du pays. Des enseignants radicaux, mobilisés contre une réforme de l'éducation, et les parents de 43 étudiants disparus l'an dernier, dénonçant la collusion entre hommes politiques et narcotrafiquants, avaient tenté d'empêcher l'élection, bloquant des bureaux de vote, incendiant du matériel électoral ou dressant des barrages.

D'importants effectifs militaires et policiers avaient été déployés et 88 personnes ont été interpellées à Oaxaca.

Malgré ces incidents, les autorités électorales ont indiqué que 99,95% des bureaux de vote avaient pu fonctionner normalement afin d'élire 500 députés, neuf gouverneurs et 900 maires.

«Certains ont tenté de perturber ces élections [...], mais ce dimanche des millions de Mexicains sont allés voter, convaincus que la démocratie est le meilleur chemin pour le Mexique» s'est félicité le président Nieto à l'issue du vote dans un message télévisé.

Le principal parti de gauche mexicain, le PRD, est le grand perdant de ces élections, crédité seulement de 11-12% des voix, contre 18,4% en 2012. Ce parti paie le prix de son implication dans le drame des 43 étudiants disparus d'Iguala. Le maire d'Iguala, José Luis Abarca, et son épouse, accusés d'avoir ordonné l'attaque contre ces jeunes et depuis incarcérés, étaient tous deux affiliés au PRD.

Le Parti écologiste, allié du PRI, fait une percée notable, obtenant 7% des voix, soit entre 41 et 48 sièges.

«Le signal envoyé par les électeurs au gouvernement est qu'il a plutôt bien travaillé au cours des trois dernières années», analyse Jose Antonio Crespo, expert politique au Centre de recherches et d'enseignement économiques (Cide).

Profitant d'une réforme électorale qui autorise depuis l'an dernier des candidatures indépendantes, un candidat de l'État de Nuevo Leon, dans le nord du Mexique, Jaime Rodriguez Calderon, surnommé «El Bronco» («la grande gueule») pourrait quant à lui devenir, selon un sondage effectué à la sortie des bureaux de vote, le premier candidat indépendant élu gouverneur.