Deux étudiants sont morts jeudi à Valparaiso dans des incidents à la fin d'une manifestation autour de la réforme de l'éducation, initiative de la présidente socialiste Michelle Bachelet.

«L'une des victimes avait 18 ans, l'autre 24 ans», a indiqué aux médias locaux le responsable de la police de Valparaiso, Julio Pineda, précisant que les deux étudiants ont été tués par balles.

Selon des témoins, les tirs proviendraient d'un jeune de 22 ans vivant dans une maison où les manifestants voulaient coller des affiches. Il a été arrêté.

Jeudi soir, des bougies ont été allumées à Valparaiso, en hommage aux deux étudiants tués.

Cette manifestation s'inscrivait dans un large mouvement de contestation, avec des protestations dans plusieurs villes du pays dont la capitale Santiago, où des milliers d'étudiants et d'enseignants ont défilé.

La manifestation, dans une ambiance bon enfant, a toutefois été émaillée en fin de parcours de quelques heurts entre des manifestants encagoulés, armés de bâtons et de pierres, et les forces de l'ordre qui ont utilisé des canons à eau. Plus de 130 personnes ont été arrêtées.

Les étudiants chiliens réclament une éducation publique de qualité et une réforme en profondeur d'un système éducatif largement privatisé et inégalitaire, hérité de la dictature d'Augusto Pinochet (1973-1990).

«On ne nous prend pas en considération pour faire la réforme, nous voulons être entendus», a regretté Maria José, une étudiante de 17 ans, interrogée par l'AFP dans la manifestation.

En janvier, la première partie de la réforme de l'éducation, mettant fin à la sélection des étudiants et aux profits dans les écoles subventionnées par l'État, a été approuvée.

Mais il est encore difficile de savoir comment la présidente tiendra sa promesse d'établir la gratuité dans l'enseignement supérieur pour les 70% les plus pauvres de la population.

Les enseignants exigent pour leur part de meilleures conditions de salaires.

La manifestation intervient quelques jours après la formation d'un nouveau cabinet par la présidente Bachelet, qui cherche à désamorcer la crise de confiance provoquée par plusieurs cas de corruption, dont l'un impliquant son propre fils.