La vice-présidente du Guatemala a démissionné de son poste, éclaboussée par une affaire de corruption impliquant son ancien secrétaire particulier.

Dans une lettre de démission publiée tard vendredi, Roxana Baldetti a indiqué que sa démission signifiait qu'elle renonçait à son immunité judiciaire et a promis de collaborer à toutes les enquêtes.

Le président, Oscar Perez Molina, a qualifié cette décision de «brave». Il a confirmé que c'était une décision personnelle de sa vice-présidente.

Mme Baldetti, âgée de 52 ans, est la première personne à occuper le siège de la vice-présidence à démissionner à cause de la corruption, bien que les procureurs ne l'aient pas accusée directement. Elle nie toute participation.

Sa démission démontre l'impact continu d'une commission de l'ONU qui enquête sur les réseaux criminels et combat l'impunité au Guatemala depuis 2007. Le comité a collaboré avec les procureurs qui ont déposé les accusations.

L'ancien assistant de Mme Baldetti, Juan Carlos Monzon Rojas, est soupçonné d'avoir été le chef d'un stratagème visant à soutirer des millions de dollars à l'État en touchant des pots-de-vin pour abaisser les droits de douane. Il est présentement recherché par les enquêteurs.

Durant les derniers jours, des manifestants et des dirigeants d'entreprise ont réclamé la démission de la vice-présidente. La cour constitutionnelle du pays a conclu que le congrès aurait le pouvoir de la dépouiller de l'immunité judiciaire qui vient normalement avec son poste. Après l'annonce, des centaines de personnes ont célébré dans les rues de la capitale. Des feux d'artifice éclataient et les klaxons résonnaient.

Le président Molina enverra au congrès une liste de trois candidats potentiels pour le remplacement de Mme Baldetti.

Roxana Baldetti est une ancienne journaliste et femme d'affaires. Cofondatrice du Parti patriote de M. Molina, elle a été présidente de sa délégation du congrès et sa secrétaire générale jusqu'à plus tôt cette année.