Les FARC ont présenté vendredi au gouvernement colombien cinq propositions destinées à accélérer les pourparlers de paix en cours à Cuba, pour mettre fin à un demi-siècle de conflit armé.

Dans une lettre ouverte au président Juan Manuel Santos, le secrétariat de l'Etat-major des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) appelle tout d'abord à diffuser dans tout le pays le rapport de la «Commission historique du conflit et de ses victimes», élaboré par 12 universitaires et remis aux négociateurs en février. Il demande que le président et son cabinet le lisent attentivement.

Le secrétariat, organe collégial qui dirige la guérilla, réclame également de créer une commission qui évalue ce rapport et établisse les responsabilités juridiques et politiques des parties.

Il prescrit la création d'une commission pour éclaircir le «phénomène du paramilitarisme» ainsi que l'ouverture des archives secrètes liées au conflit.

La guérilla suggère par ailleurs au président colombien de préserver «la sérénité» et ne pas se laisser influencer par les remous de la politique intérieure.

M. Santos, critiqué ces derniers jours pour avoir maintenu les discussions alors que 11 soldats avaient été tués dans une attaque des FARC, a indiqué vendredi qu'il ne peut y avoir de paix si des crimes restent impunis.

Il a estimé que la stratégie de justice transitionnelle, thème au coeur des pourparlers à La Havane, doit être «compatible» avec le droit national et international.

Il a également dit avoir bon espoir que les FARC demandent pardon pour l'attaque qui a coûté la vie à 11 soldats et d'autres crimes.

Les négociations entre les autorités et les FARC, ouvertes à Cuba en novembre 2012, visent à résoudre le plus vieux conflit latino-américain, qui a fait officiellement en un demi-siècle quelque 220 000 morts et plus de 5 millions de déplacés.