Le Parti des travailleurs (PT, gauche) de la présidente du Brésil Dilma Rousseff a annoncé qu'il n'accepterait plus de dons électoraux d'entreprises, après l'arrestation de son trésorier pour son implication présumée dans le scandale de corruption Petrobras.

«Le PT milite pour la fin du financement des élections par des entreprises, qui alimente la corruption au Brésil», a annoncé vendredi le parti dans une texte diffusé après une réunion à son siège à Sao Paulo.

Désormais, le parti ne se financera qu'avec des dons de personnes physiques. La décision devra être validée lors du congrès du parti en juin.

Mercredi, l'ex-trésorier Joao Vaccari avait été placé en détention pour son implication présumée dans le petrolao, scandale qui touche la plus grande entreprise du Brésil, la compagnie pétrolière publique Petrobras.

Il avait été mis en examen pour corruption et blanchiment fin mars.

Selon les enquêteurs, un vaste réseau de corruption alimentait en fonds occultes les partis membres de la coalition au pouvoir via des pots-de-vin et des surfacturations imposés à des entreprises de travaux publics bénéficiant de contrats de Petrobras.

Quatre milliards de dollars auraient été soustraits sur une décennie, d'après l'enquête.

Le scandale touche des dizaines d'hommes politiques, des hommes d'affaires ainsi que des dirigeants de Petrobras, qui se seraient enrichis personnellement.

Plusieurs accusés collaborent avec la justice en échange de remises de peines.

«Si un dirigeant ou un membre (du PT) s'est rendu coupable de corruption, ça n'est pas au nom des "PTistes". Et s'il est démontré qu'un membre a été impliqué dans des actes de corruption, il sera expulsé», a ajouté le parti, au pouvoir au Brésil depuis 12 ans.

Malgré ses propositions de lois pour lutter contre la corruption et son intransigeance envers tout ministre soupçonné de faits délictueux lors de son premier mandat (2010-2014), la présidente Rousseff, réélue sur le fil fin 2014, souffre durement de ce nouveau scandale touchant son parti, et sa popularité a chuté à 13%.

Depuis son accession au pouvoir, le PT, fondé par l'ancien métallurgiste et syndicaliste Luiz Inacio Lula da Silva, président entre 2002 et 2010, a déjà été touché par un autre scandale, surnommé le mensalao : la justice a découvert que sous le premier mandat de Lula, le PT payait des parlementaires pour qu'ils votent les textes du gouvernement.

Plusieurs très hauts dirigeants du parti avaient été condamnés par la justice.