Les agressions contre les journalistes au Mexique, un des pays les plus dangereux pour l'exercice de cette profession, ont sensiblement augmenté depuis l'arrivée à la présidence d'Enrique Peña Nieto en décembre 2012, selon l'ONG Article 19.

Selon un rapport présenté mardi à Mexico par l'organisation internationale de défense de la liberté de la presse basée à Londres, «un journaliste est agressé toutes les 26,7 heures» depuis cette date.

Cela signifie que sous le nouveau gouvernement «les agressions ont presque doublé en comparaison avec le sexennat de Felipe Calderon (2006-2012) lors duquel un journaliste était agressé toutes les 48,1 heures».

Sous l'administration actuelle, «dix journalistes ont été assassinés en possible relation avec leur activité professionnelle et quatre autres ont disparu», des crimes qui «restent impunis», relève Article 19.

«La peur, l'impunité et la violence sont des éléments trop communs pour la presse au Mexique», déplore l'ONG.

Article 19 considère comme «inefficaces» les organismes mexicains chargés de poursuivre les agressions contre la presse, en particulier le service judiciaire spécialement chargé des délits contre la liberté d'expression.

La Commission nationale des droits de l'homme (CNDH), un organisme autonome de l'État mexicain, a reconnu que 89% des délits commis contre les journalistes restent impunis.

Sur les 326 agressions contre la presse enregistrées en 2014, Article 19 compte 43% d'agressions physiques ou matérielles, 16% d'actes d'intimidation, 14% d'arrestation arbitraires et 13% de menaces.

Ces agressions sont loin d'être le seul fait du crime organisé: Article 19 affirme que près de la moitié (48%) de ces actes proviennent de fonctionnaires nationaux ou régionaux.

Selon Reporters sans Frontières, le Mexique est l'un des pays les plus dangereux pour l'exercice de la profession de journaliste avec au moins 82 professionnels tués entre janvier 2000 et septembre 2014.