Les experts de la Commission interaméricaine des droits de l'homme (CIDH) ont estimé jeudi qu'il n'existait pas pour le moment de certitudes quant au sort des 43 étudiants mexicains disparus en septembre dans l'État du Guerrero.

Selon les autorités judiciaires mexicaines, les 43 élèves enseignants de l'école normale d'Ayotzinapa, dans le sud du Mexique, ont été massacrés par un groupe criminel lié à des  policiers corrompus de la ville d'Iguala.

Mais les cinq experts délégués par la CIDH, organisme interaméricain dont le siège est à Washington, ont exprimé leur intention de réexaminer l'enquête officielle et d'interroger des membres de l'armée.

«Nous n'avons toujours aucune certitude concernant ce qui est arrivé aux 43 élèves enseignants», a dit l'un des experts, Carlos Beristain, au cours d'une conférence de presse à Mexico.

Parmi les restes retrouvés sur les lieux supposés du massacre des étudiants, seuls ceux de l'un d'entre eux ont pu être identifiés.

Les parents des étudiants, qui parcourent actuellement les États-Unis pour rechercher du soutien à leur cause, ont rejeté les conclusions du gouvernement et continuent d'organiser des actions de protestation sur un thème qui a considérablement terni l'image du gouvernement du président mexicain Enrique Pena Nieto dans son pays et dans le monde.

La CIDH, qui séjourne au Mexique en accord avec les autorités gouvernementales, a demandé à avoir des entretiens avec les soldats du 27e bataillon d'infanterie, basé à Iguala.

Les proches des victimes soupçonnent des éléments de ce bataillon d'avoir joué un rôle, au moins passif en n'intervenant pas, dans la disparition des étudiants aux mains de la police locale. Le gouvernement affirme au contraire que l'armée n'est en rien impliquée dans cette affaire.

Les experts de la CIDH souhaitent interroger des militaires parce qu'il y a des «aspects» de l'affaire qui peuvent être «approfondis», y compris les versions selon lesquelles des militaires étaient présents à l'hôpital où plusieurs étudiants avaient été transportés, a dit Carlos Beristain.

Selon ces experts, les autorités mexicaines devraient traiter cette affaire comme un cas de «disparition forcée», c'est-à-dire dans lequel il y a eu implication d'autorités.