Cuba a qualifié mardi d'«arbitraire et agressive» la décision du président américain Barack Obama de sanctionner des responsables vénézuéliens accusés de violations des droits de l'homme, un premier affrontement public vis-à-vis des États-Unis avec lesquels l'île a décidé en décembre de rétablir les relations.

«Cuba a pris connaissance du décret arbitraire et agressif émis par le président des États-Unis contre le gouvernement de la République bolivarienne du Venezuela, qui qualifie ce pays de menace à sa sécurité nationale, en représailles aux mesures adoptées en défense de sa souveraineté face à l'ingérence d'autorités gouvernementales et du Congrès américain», selon un texte signé par le gouvernement de Cuba et publié dans les médias locaux.

Dans un courrier publié dans la presse locale, l'ex-président cubain Fidel Castro a lui félicité le président vénézuélien Nicolas Maduro pour son «discours courageux et brillant face aux plans brutaux du gouvernement des États-Unis».

Le dirigeant chaviste a qualifié lundi soir de «coup le plus agressif, injuste et néfaste jamais donné contre le Venezuela» l'annonce de ces sanctions contre des responsables de son pays accusés de violations des droits de l'homme.

«Tes mots entreront dans l'histoire comme une preuve que l'humanité peut et doit connaître la vérité», a affirmé Fidel Castro.

«Cuba renouvelle son soutien inconditionnel, ainsi que celui de notre peuple, à la Révolution bolivarienne, au gouvernement légitime du président Nicolas Maduro et au peuple frère et héroïque du Venezuela», affirme le texte du gouvernement, alors que ces sanctions ont entraîné le rappel immédiat du plus haut représentant diplomatique vénézuélien aux États-Unis.

Il s'agit du premier affrontement public de Cuba avec les États-Unis depuis l'annonce le 17 décembre dernier par les deux pays de leur intention de renouer les liens diplomatiques, rompus depuis un demi-siècle. Cette réconciliation fait actuellement l'objet de négociations entre La Havane et Washington.

«Personne n'a le droit d'intervenir dans les affaires internes d'un État souverain ni à le déclarer, sans aucun fondement, une menace à sa sécurité nationale», assure le gouvernement cubain en soutien au Venezuela, son principal soutien politique et économique depuis 15 ans.

«La gravité de cette décision exécutive a mis en état d'alerte les gouvernements d'Amérique latine et des Caraïbes», ajoute le gouvernement, alors que les présidents de Bolivie Evo Morales et d'Équateur Rafael Correa ont eux aussi exprimé leur soutien à Caracas.