Le secrétaire d'État américain John Kerry a fustigé mercredi le «comportement monstrueux» du régime au Venezuela estimant que ce pays marchait «dans la mauvaise direction» et promettant l'application au plus vite des sanctions américaines décidées en décembre.

M. Kerry réagissait devant une commission du Congrès au moment où le Venezuela est secoué par une campagne d'intimidation contre l'opposition, le régime du président Nicolas Maduro multipliant les allégations de tentatives de coups d'État qui seraient fomentés avec l'appui de Washington.

«Le Venezuela ne cesse d'avancer dans la mauvaise direction et de faire de mauvais choix», a jugé John Kerry, dont le gouvernement a des relations des plus tendues avec Caracas.

«La réponse, c'est l'application maintenant immédiatement des sanctions, le plus vite possible», a ajouté le chef de la diplomatie américaine. Washington a voté et promulgué une loi en décembre prévoyant sanctions contre des responsables vénézuéliens impliqués dans la répression de manifestations qui ont secoué le pays au début de 2014.

M. Kerry a également condamné la mort «affreuse» d'un adolescent de 14 ans lors d'une manifestation mardi d'étudiants opposés aux forces de l'ordre dans la ville de San Cristobal.

Il a dénoncé «le comportement monstrueux» du régime vénézuélien, la «répression du peuple, les arrestations et les fausses accusations contre nous qui émanent du Venezuela».

«Nous invitons fréquemment le président Maduro à se rendre compte qu'il y a toute une série d'options alternatives à sa disposition. Nous espérons qu'il va les saisir», a encore mis en garde John Kerry.

Lundi, le président Maduro avait appelé avec véhémence son homologue américain Barack Obama à «mettre de l'ordre dans le chaos» de la politique américaine envers le Venezuela, l'appelant à cesser «de conspirer et fomenter des coups d'État».

La diplomatie américaine a plusieurs fois qualifié les accusations de Caracas de «fausses et sans fondement».

Caracas et Washington entretiennent des relations diplomatiques tendues depuis l'arrivée au pouvoir en 1999 du président Hugo Chavez (décédé en 2013) et ont rappelé en 2010 leurs ambassadeurs respectifs. Cependant, les États-Unis restent le principal acheteur du pétrole vénézuélien.