Neuf parlementaires américains en visite à Cuba ont annoncé jeudi avoir évoqué les droits de l'homme avec de hauts responsables cubains tout en affirmant que la priorité demeurait la réouverture d'ambassades dans les deux pays.

Menée par la chef de file du parti démocrate à la Chambre des représentants Nancy Pelosi, cette délégation a bouclé jeudi une visite de deux jours dans l'île communiste, dans le cadre du rapprochement historique annoncé voici deux mois entre les deux pays.

Au cours de leur séjour, ces neuf membres de la Chambre des représentants ont notamment rencontré le ministre des Affaires étrangères Bruno Rodriguez et celle qui pilote les négociations avec les États-Unis, Josefina Vidal.

Lors de ces entretiens, «nous avons soulevé la question des droits de l'homme (à Cuba) à plusieurs reprises (...), mais je crois que nous pensons tous que la meilleure manière de promouvoir les droits de l'homme est d'accélérer le processus du rétablissement des relations diplomatiques» suspendues depuis 1961, a déclaré à la presse Jim McGovern, un familier de l'île communiste.

Après une première rencontre fin janvier, les États-Unis et Cuba tiendront le 27 février à Washington leur deuxième cycle de négociations en vue du rétablissement de leurs relations diplomatiques.

Les deux pays visent d'abord à rouvrir leurs ambassades afin d'établir un canal de dialogue permanent dans le but de la normalisation complète de leurs relations. Depuis 1977, des sections d'intérêts font office d'ambassades dans les deux pays.

M. McGovern a souhaité que les responsables des deux ambassades parlent directement avec leurs hôtes «au lieu d'organiser des conférences de presse, pointer du doigt et faire des accusations».

«Nous avons maintenant une relation plus mature (...) bien sûr nous ne sommes pas d'accord sur tout, mais je crois qu'on pourrait accomplir bien plus» si cette deuxième phase de pourparlers est couronnée de succès, a-t-il insisté.

Lors de leur visite, les élus démocrates ont également rencontré une vingtaine de membres de l'Assemblée nationale, le chef de l'Église cubaine, le cardinal Jaime Ortega, et devaient s'entretenir jeudi après-midi avec le numéro deux de l'exécutif cubain, Miguel Diaz-Canel.

«Nous avons été positivement impressionnés par ce que nous avons entendu ici sur les perspectives d'avenir et sur notre relation», s'est satisfaite Mme Pelosi devant la presse.