Des sénateurs démocrates américains favorables à la levée de l'embargo contre Cuba ont prôné une approche associant républicains et démocrates devant le Congrès pour tenter de faire lever ces restrictions, à l'issue d'une visite dans l'île mardi.

Après avoir rencontré pendant leur séjour le ministre des Affaires étrangères Bruno Rodriguez et celle qui pilote les négociations avec les États-Unis, Josefina Vidal, ces trois sénateurs ont exprimé devant la presse leur intention d'influencer leurs pairs sur la nécessité de lever ce strict embargo commercial et financier.

«Je crois qu'il existe à Cuba un intérêt réel pour la levée de l'embargo», mais «c'est aux États-Unis que le problème se pose», a déclaré à la presse Amy Klobuchar (Minnesota), auteur principal d'un projet de loi pour la levée de l'embargo présenté par une poignée d'élus le 12 février.

u'il y a de plus en plus de gens impliqués dans le secteur privé, qu'il y a un esprit d'entreprise ici», a déclaré Mme Klobuchar, se proposant de «présenter un nouveau point de vue» à ses collègues.

Selon elle, la levée de l'embargo par le Congrès ne peut être que le produit d'un «effort bipartisan», à l'image de son projet de loi, soutenu par deux sénateurs républicains.

Le 20 janvier, le président américain Barack Obama a appelé le Congrès à lever ces restrictions commerciales dans le cadre du rapprochement historique annoncé mi-décembre entre les deux pays.

Mais les leaders de la majorité républicaine dans les deux chambres se disent pour l'instant hostiles à une telle démarche.

Claire McCaskill, sénatrice du Missouri qui a également fait le voyage à Cuba, estime que les perspectives commerciales pourraient faciliter le processus.

«Les gens de mon État qui sont intéressés par le fait de faire des affaires avec Cuba sont en majorité des républicains», et «ce sont les secteurs d'affaires et agricoles qui pourraient avoir le plus d'influence pour nous aider à faire en sorte que cette démarche bipartisane soit couronnée de succès», a-t-elle souligné.

Décrété en février 1962 et sévèrement renforcé par la loi Helms-Burton de 1996, l'embargo total sur les transactions économiques et financières avec Cuba est régulièrement dénoncé par La Havane comme un obstacle au développement de l'île, avec des dommages estimés à plus de 100 milliards de dollars.

Le président Obama en a récemment assoupli certaines dispositions (envois d'argent plus importants, autorisation des règlements par cartes de crédit sur l'île) dans la limite de ses prérogatives, mais l'essentiel des mesures demeure en vigueur.

Dans la foulée de cette visite de sénateurs, la chef de file du parti démocrate à la Chambre des représentants Nancy Pelosi est arrivée mardi à La Havane en compagnie de huit autres membres de la chambre, a annoncé son secrétariat. Cette délégation doit rencontrer des représentants de la société civile et des diplomates américains basés à Cuba.