La présidente brésilienne de gauche Dilma Rousseff a défendu mardi la politique d'austérité de son gouvernement qu'elle a qualifiée de «nécessaire» pour équilibrer les comptes publics et relancer la croissance en panne de la première économie d'Amérique latine.

«Les ajustements que nous faisons sont nécessaires pour maintenir le cap, tout en préservant les priorités sociales et économiques», a déclaré Mme Rousseff au cours de la première réunion ministérielle de son second mandat entamé le 1er janvier.

Mme Rousseff a ainsi soutenu son ministre de l'Économie, Joaquim Levy, un économiste orthodoxe dont les premières mesures d'austérité sont critiquées par certains secteurs du Parti des travailleurs (PT) au pouvoir depuis 12 ans.

La Banque centrale a de son côté à nouveau relevé son taux directeur le 21 janvier, à 12,25% pour lutter contre l'inflation qui s'est élevée en 2014 à 6,41%, tout près du plafond officiel de tolérance de 6,5%, au risque de freiner dans l'immédiat la reprise de l'investissement et de la croissance.

«Nous allons promouvoir le rééquilibre budgétaire de façon progressive», a toutefois rassuré Mme Rousseff.

«Notre première action a été de fixer l'objectif de l'excédent primaire à 1,2% du PIB, un grand effort budgétaire qui montre l'effort que l'économie peut supporter sans compromettre la croissance des revenus et de l'emploi», a-t-elle ajouté.

Ces mesures visent à retrouver la confiance des investisseurs pour «relancer la croissance de l'économie le plus rapidement possible», selon elle.

«Des comptes publics en ordre sont nécessaires pour le contrôle de l'inflation, la croissance économique et la garantie durable de l'emploi et des revenus», a souligné la présidente de 68 ans, une ancienne guérilléra.

Le 19 décembre dernier, le ministre de l'Économie Joaquim Levy a annoncé une hausse des taxes sur les combustibles, sur les produits importés et aussi sur les opérations de crédit dans l'espoir de recueillir 20,6 milliards de reais (quelque 10 milliards de dollars).

Parmi les premières mesures d'austérité du gouvernement du PT figurent aussi des coupes dans les dépenses gouvernementales et des restrictions dans les assurances chômage et les pensions en cas de décès.

Malgré les premières mesures d'ajustement annoncées par le gouvernement brésilien, les marchés restent pessimistes. Ils ont encore révisé lundi à la baisse leur prévision de croissance à 0,13% pour 2015. Ils pronostiquent une inflation à 6,99% pour 2015.