Les experts d'un laboratoire autrichien vont prolonger de plusieurs mois leurs travaux pour identifier des restes carbonisés présumés de certains des 43 étudiants disparus en septembre au Mexique, ont annoncé mardi les autorités judiciaires mexicaines dans un communiqué.

L'institut de médecine légale de l'université d'Innsbruck, qui avait identifié l'ADN d'un seul des 43 étudiants par les méthodes traditionnelles, a annoncé aux autorités judiciaires mexicaines que «la chaleur excessive a détruit l'ADN et l'ADN mitochondrial dans les restes».

L'institut a proposé au ministère mexicain de la Justice, qui l'a accepté, d'utiliser une nouvelle méthode, le «séquençage massif parallèle» (MPS selon le sigle anglais) «qui pourrait servir d'instrument utile pour continuer à procéder aux recherches sur ces restes». Cela pourrait prendre au moins trois mois et sans garantie de succès, a souligné l'institut.

En novembre, le Mexique avait envoyé 17 restes carbonisés, présumés appartenir aux jeunes gens disparus dans la nuit du 26 au 27 septembre dernier Iguala, dans l'État du Guerrero, au sud du Mexique.

Selon l'enquête en cours, des membres du groupe criminel des Guerreros Unidos auraient assassiné les 43 élèves de l'école normale rurale d'Ayotzinapa (Guerrero), puis auraient incinéré leurs cadavres durant 14 heures dans une décharge proche d'Iguala, avant de jeter les restes carbonisés dans une rivière. Les 17 restes retrouvés étaient contenus dans 8 sacs en plastique.

«Avant de prendre cette décision, le ministère de la Justice a dû consulter les familles», a indiqué sur la radio MVS Vidulfo Rosales, avocat des parents des 43 étudiants d'Ayotzinapa.

Début décembre, le laboratoire autrichien avait identifié l'un des restes comme appartenant à Alexander Mora, un des étudiants de l'école.

Les élèves-enseignants avaient été brutalement attaqués en septembre par des policiers d'Iguala,  crime qui a profondément choqué le Mexique et dans le monde.

Au moins 98 personnes sont détenues dans le cadre de l'enquête, dont des dizaines de policiers, des membres présumés des Guerreros Unidos, ainsi que l'ex-maire d'Iguala, José Luis Abarca, accusé formellement d'être l'instigateur de l'enlèvement des étudiants, et son épouse, soupçonnée de lien avec les Guerreros Unidos.