Plusieurs dizaines de personnes, principalement des parents des étudiants disparus et probablement massacrés en septembre dernier, ont manifesté pacifiquement dans la soirée de mercredi à Mexico à l'occasion du Nouvel An.

Ces personnes étaient arrivées dans la journée de l'État de Guerrero, dans le sud du Mexique, où les 43 étudiants avaient disparu dans la nuit du 26 au 27 septembre.

«Nous venons ici passer le Nouvel An», a déclaré à l'AFP Maria Concepcion Tlatempa, mère de l'un des disparus, au milieu de bougies allumées et de photographies en noir et blanc des étudiants.

Quelque 150 personnes, parents ou camarades des disparus, avaient fait le voyage pour venir défiler dans la capitale mexicaine depuis le siège du procureur général jusqu'à la résidence officielle du président mexicain Enrique Pena Neto.

Mais plusieurs centaines de policiers les ont empêchés de parvenir jusqu'à la résidence présidentielle.

«Cela nous rend tristes, car lorsque nous manifestons, nous le faisons pacifiquement, nous n'avons jamais fait de mal à personne», a déclaré Mme Tlatempa. «Et voilà la réponse du gouvernement», a-t-elle lancé.

Le rassemblement a pris fin sans incident, et certains des participants ont assuré vouloir rester sur place pendant toute la nuit.

Depuis septembre, de nombreuses manifestations ont eu lieu pour réclamer la vérité sur le sort des 43 étudiants. L'affaire embarrasse le président Pena Neto, qui connaît la pire crise depuis le début de son mandat.

Dans une brève vidéo diffusée par son bureau dans la nuit du Nouvel An, M. Pena Neto a appelé au calme. «Devant les circonstances que nous vivons, montrons une fois de plus l'unité, la force de caractère et la détermination des Mexicains», a-t-il dit.

Les 43 étudiants disparus, des élèves enseignants, ont été attaqués par des policiers corrompus d'Iguala, dans le Guerrero. Ces policiers les ont ensuite livrés au cartel de la drogue des Guerreros Unidos, sans doute à l'instigation du maire de la ville, aujourd'hui sous les verrous.

Ils auraient ensuite été tués et leurs corps brûlés, selon les déclarations de plusieurs détenus, soupçonnés d'avoir commis ce massacre.

Mais seul l'un de ces étudiants a pu pour l'instant être identifié à partir des restes de son corps calciné, ce qui justifie le mince espoir de retrouver les 42 autres. Les parents s'accrochent à l'idée que leurs enfants sont encore vivants et que les forces armées savent où ils se trouvent.