Le premier ministre Laurent Lamothe fera discours à la nation samedi, alors que des milliers de manifestants et une commission mise en place par son propre gouvernement réclament son départ.

M. Lamothe a fait cette annonce sur son compte Twitter le jour même, mais il n'a pas précisé s'il présenterait sa démission.

La veille, le président Michel Martelly avait déclaré qu'il acceptait toutes les conclusions de la commission, dont celle qui recommandait le départ de M. Lamothe.

Pourtant, le président avait assuré qu'il soutenait toujours son premier ministre, la meilleure personne pour faire avancer les choses, selon lui.

Samedi, des manifestations violentes pour réclamer la tête du premier ministre et la tenue d'élections ont entraîné des affrontements avec la police dans les villes de Gonaïves et de Cap-Haïtien.

Vendredi, un rassemblement à Port-au-Prince avait aussi dégénéré. Des Casques bleus et les policiers auraient tiré des gaz lacrymogènes sur les manifestants, qui avaient brûlé des pneus.

La mission de paix de l'Organisation des Nations unies (ONU) enquêtera d'ailleurs sur ses soldats, qui pourraient avoir fait un usage démesuré de la force.

Dans un communiqué publié pendant la nuit de vendredi, la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti a déclaré qu'elle considérait sérieusement ces allégations.

La commission commandée par M. Martelly a remis son rapport cette semaine, dans lequel elle recommande la démission du premier ministre pour permettre la formation d'un gouvernement de consensus. Les commissaires réclament aussi le départ du président de la Cour suprême et des membres du Conseil électoral provisoire qui fait l'objet de plusieurs allégations de fraude électorale.

Le rapport appelle aussi à la libération immédiate de «prisonniers politiques».