L'armée a suspendu ses opérations dans l'est de la Colombie afin de permettre la libération de deux soldats fixée à mardi par la guérilla marxiste des Farc, ont annoncé dimanche les autorités.

Les deux militaires, capturés le 9 novembre dans la province de l'Arauca, figurent parmi un groupe de cinq personnes, dont un général, récemment enlevé par les Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc).

«Le gouvernement national, conformément aux protocoles établis, a déjà suspendu les opérations de la force publique dans ce secteur», a indiqué le ministère de la Défense, précisant n'avoir reçu que les coordonnées du lieu pour la libération des soldats, dans un communiqué.

Les Farc se sont engagées à relâcher l'ensemble de ses prisonniers, condition posée par le président Juan Manuel Santos pour la reprise des pourparlers de paix, interrompus depuis huit jours.

Un peu plus tôt dans la journée, la délégation de la guérilla à Cuba, où se déroulent ces négociations, a affirmé que les deux soldats pourraient «retrouver la liberté mardi prochain» si le «protocole était rigoureusement observé», en référence à l'arrêt des opérations militaires.

Outre les soldats, les autorités attendent la remise en liberté du général Ruben Alzate et de ses accompagnateurs, un caporal et une conseillère de l'armée, capturés le 14 novembre dans la province du Choco sur la côte Pacifique.

Mais les Farc ont à nouveau reproché dimanche au gouvernement de «mettre en danger» leur libération en maintenant les activités militaires dans cette région.

L'armée n'effectue «aucune tentative de sauvetage», mais «seulement un contrôle militaire de la zone pour la protection des citoyens», a répondu le ministère de la Défense.

Selon le protocole habituel, les personnes enlevées doivent être remises par la guérilla à des missions humanitaires du Comité international de la Croix Rouge (CICR).

Fondées lors d'une insurrection paysanne en 1964, les Farc, la plus ancienne rébellion d'Amérique latine, comptent encore selon les autorités près de 8000 combattants, repliés dans les régions rurales.

Les pourparlers de paix, ouverts le 12 novembre 2012 à La Havane, visent à mettre fin à un conflit d'un demi-siècle, qui a fait officiellement 220 000 morts et 5,3 millions de déplacés.