Les forces de sécurité ont abattu 19 criminels présumés au cours de trois affrontements distincts mardi dans l'État du Tamaulipas (nord-est du Mexique), l'un des plus touchés par la violence liée aux trafiquants de drogue, a-t-on annoncé mercredi des sources officielles.

Des éléments de l'armée et de la police fédérale «ont abattu 19 délinquants présumés et ont saisi des armes, des munitions et des véhicules (...) à Matamoros et Rio Bravo», villes frontalières des États-Unis, a indiqué le Groupe de coordination Tamaulipas, composé de représentants des autorités fédérales et régionales.

Dans les trois cas, ces sources ont affirmé que c'étaient les services de sécurité qui avaient été attaqués.

Le premier affrontement, qui a fait trois morts, a eu lieu dans le quartier de Lucio Blanco à Matamoros, «où des officiers de la police fédérale ont été attaqués par des hommes armés».

Le second s'est produit dans le quartier de Nuevo Progreso de Rio Bravo, où «des éléments de la marine militaire ont été agressés par plusieurs civils armés», faisant neuf morts.

Le troisième affrontement a eu lieu à la limite entre ces deux villes après des attaques contre des éléments de l'armée mexicaine qui ont abattu sept «délinquants présumés».

Le Tamaulipas est une zone cruciale pour le trafic de drogue vers les États-Unis. Il est en proie depuis 2010 à une lutte sanglante entre le cartel du Golfe et le groupe criminel des Zetas, et à des luttes internes au sein même de ces groupes, selon les autorités.

Ces heurts interviennent alors que l'armée est éclaboussée par un scandale après la mort de 22 criminels présumés à Tlatlaya, dans l'État de Mexico (centre) le 30 juin.

Dans un premier temps, les autorités militaires avaient annoncé que ces personnes avaient été tuées à la suite d'une attaque.

Mais en septembre une femme, témoin des faits, avait affirmé qu'il n'y avait eu qu'un seul mort dans l'affrontement et que les 21 autres personnes avaient été tuées après leur reddition, y compris sa fille de 15 ans.

Les huit militaires ayant participé à l'opération de Tlatlaya sont aux arrêts depuis le 25 septembre, et le 10 octobre, les autorités judiciaires ont accusé formellement trois militaires d'homicide et le lieutenant qui commandait l'unité de «dissimulation».