Bon nombre de Terre-Neuviens se préparaient à affronter une météo agitée, alors que les prévisionnistes prévenaient que Gonzalo pourrait avoir encore la force d'un ouragan lorsqu'il approchera la pointe sud-est de l'île tôt dimanche.

Le Centre canadien de prévision des ouragans a évalué tard samedi à environ 20% le risque que la tempête touche terre sur la péninsule d'Avalon. L'agence a indiqué que Gonzalo pourrait passer dans la baie St. Mary's ou à environ 150 kilomètres au sud-est du cap Race.

Le météorologue Bob Robichaud, du Centre canadien de prévision des ouragans à Halifax, a indiqué que l'ouragan était passé de catégorie 4 à catégorie 2 en l'espace d'un peu moins de deux jours, et qu'il devait être «à la limite de la force d'un ouragan» lorsqu'il se trouvera tout juste au large des côtes ou «très près» des côtes de Terre-Neuve-et-Labrador.

L'agence a affirmé que les vents pourraient souffler jusqu'à 90 km/h dans la région de Saint-Jean et dans la péninsule d'Avalon, tandis que des avertissements de vents de la force d'un ouragan sont en vigueur pour le secteur des Grands Bancs. C'est dans cette région que se trouvent trois installations pétrolières extracôtières majeures.

Toujours selon le Centre canadien de prévision des ouragans, des vagues au large pourraient atteindre 12 mètres de hauteur. Plus de 50 millimètres de pluie sont attendus dans plusieurs secteurs. La péninsule d'Avalon pourrait connaître des inondations, si l'arrivée de l'ouragan coïncide avec la marée haute de dimanche matin.

L'ouragan Gonzalo a frappé les Bermudes vendredi soir et provoqué de nombreux dommages. Gonzalo a abattu des arbres et des lignes électriques, et endommagé le principal hôpital. L'oeil de l'ouragan a traversé les Bermudes vendredi soir. Samedi matin, des vents et d'énormes vagues continuaient de balayer l'île, alors que Gonzalo se déplaçait rapidement vers le nord, au-dessus de l'Atlantique.

«C'était un ouragan dangereux, mais les Bermudes se réveillent aujourd'hui avec des dégâts matériels, des rues bloquées et des pannes d'électricité, toutes des choses qui peuvent être remplacées ou réparées, a dit le premier ministre Michael Dunkley. Il n'y a heureusement pas eu de perte de vie.»

Il a ensuite révélé que les États-Unis, le Royaume-Uni et d'autres ont offert leur aide.

Le toit de l'hôpital a été endommagé, mais les activités se poursuivaient. Des bouteurs à chenilles libéraient les routes des arbres tombés et des équipes s'affairaient à rétablir le service pour plus de 24 000 maisons privées d'électricité.

Le commissaire de la police, Michael DeSilva, a dit que plusieurs routes sont impraticables. Il a demandé aux gens de rester chez eux et prévenu que les automobilistes devront faire demi-tour.

«À moins que ce soit une question de vie ou de mort - aller inspecter votre bateau n'est pas une urgence -, nous ne vous laisserons pas passer», a-t-il dit.

Gonzalo avait faibli à la catégorie 2 avant de frapper les Bermudes avec des vents de 175 kilomètres/heure. Des murs de ciment ont été renversés, des palmiers déracinés et des bateaux poussés jusqu'à la rive. Le quotidien Royal Gazette rapporte qu'une partie du toit de l'Assemblée législative a été arrachée.

C'est la deuxième fois en une semaine que l'île britannique est secouée par une tempête tropicale. L'île se relevait à peine de la tempête tropicale Fay, qui avait aussi endommagé des maisons et des lignes électriques.

«Être frappé deux fois par deux cyclones différents est pour le moins inhabituel», a affirmé Max Mayfield, un ancien directeur du centre national des ouragans de Miami.

Une frégate de 135 mètres de la marine britannique avec 180 marins à son bord devait arriver dimanche aux Bermudes pour aider aux opérations de nettoyage.