La police a violemment dispersé vendredi avec des gaz lacrymogènes et des canons à eau une manifestation de l'opposition dans la capitale d'Haïti, Port-au-Prince, les jeunes manifestants ripostant en jetant des pierres, a constaté un journaliste de l'AFP.

En tête de la manifestation, le sénateur Moïse Jean-Charles, farouche opposant au président haïtien Michel Martelly, a affirmé que la police lançait délibérément des bombes de gaz lacrymogène contre les manifestants.

Les «blessés ont été transportés à l'hôpital», a-t-il affirmé à l'AFP. «Je suis encerclé par des policiers, ils ont pointé une arme sur moi».

Des journalistes se sont plaints aussi d'avoir été visés par la police, qui leur a lancé des bombes de gaz lacrymogène et les a ciblés avec des canons à eau.

La manifestation avait été organisée à l'occasion de la commémoration annuelle de la mort de Jean-Jacques Dessalines, assassiné en 1806, deux ans après l'indépendance d'Haïti.

Les manifestants de l'opposition qui tentaient de se rassembler dans plusieurs quartiers de la capitale ont été systématiquement dispersés par la police.

Pouvoir et opposition s'affrontent en Haïti depuis des mois. Les élus de l'opposition refusent d'adopter une loi permettant l'organisation d'élections, car ils craignent que les scrutins soient manipulés par le pouvoir. Le premier ministre de Haïti Laurent Lamothe avait promis début octobre que les élections législatives prévues le 26 octobre se tiendraient le «plus vite possible».