Des milliers de manifestants ont bloqué jeudi l'autoroute menant à Acapulco dans l'État de Guerrero, dans le sud du Mexique, pour exiger des autorités des réponses sur le sort de 43 étudiants disparus depuis près d'une semaine après des affrontements violents avec la police locale.

La manifestation était organisée pour commémorer le massacre d'étudiants par des militaires à Mexico le 2 octobre 1968, mais les participants ont mis les 43 disparus au centre de leurs mots d'ordre et de leurs pancartes.

Des proches des étudiants disparus ont pris la tête de la marche organisée à Chilpancingo, capitale de l'État du Guerrero, avec des pancartes portant l'inscription «Ils ont été pris vivants, nous voulons leur retour».

Les étudiants disparus font partie d'une école normale proche de Chilpancingo. Ils s'étaient rendus vendredi à Iguala, à une centaine de kilomètres plus au nord, pour récolter des fonds d'aide. Après avoir pris d'assaut des bus de transport public pour revenir chez eux, ils ont été la cible de tirs de la part de la police municipale.

Trois étudiants ont trouvé la mort dans cette première fusillade et des témoins affirment que des dizaines d'entre eux ont été emmenés vers une destination inconnue dans des voitures de police.

Les autorités ont arrêté 22 policiers accusés d'avoir participé aux tirs et à une autre attaque ayant fait trois victimes à la périphérie d'Iguala. Un gang criminel est soupçonné d'avoir participé à cette seconde fusillade.

«Nous en avons assez de la criminalité et de la corruption dans cette région», a dit Manuel Martinez, 32 ans, dont un neveu de 18 ans figure parmi les disparus.

Les proches des disparus sont mécontents de la manière dont les autorités ont géré l'affaire, estimant qu'aucune enquête sérieuse n'avait été menée avant d'entreprendre les recherches.

«Les recherches n'ont été qu'un show», selon Mariano Flores Vazquez, 35 ans, qui est allé sur place pour rechercher un neveu de 22 ans.

Les autorités espèrent retrouver vivants les 43 étudiants, comme 14 autres qui sont réapparus après s'être cachés par crainte de représailles.

Les parents gardent espoir, mais craignent le pire dans un pays où plus de 80 000 personnes ont trouvé la mort dans des violences liées au crime organisé depuis 2006.