Le gouvernement a porté à 22 322 le nombre de disparus toujours «non localisés» au Mexique, un phénomène notamment lié aux violences des narcotrafiquants, alors qu'en juin ils n'étaient officiellement que 16 000.

Selon le nouveau bilan, on compte 12 532 disparus lors de la précédente administration du président Felipe Calderon (2006-2012) et 9790 depuis l'arrivée à la présidence d'Enrique Peña Nieto en décembre 2012, a précisé Mariana Benitez Tiburcio, procureur au ministère de la Justice, lors d'une conférence de presse.

Sur les 29 707 personnes dont la disparition avait été signalée durant le mandat du président Calderon, 17 175 ont pu être localisées (dont 16 274 en vie) et sur les 23 234 cas rapportés depuis décembre 2012, 13 444 ont été trouvées (dont 12 821 en vie).

Mme Benitez n'a pas précisé les raisons de cette augmentation par rapport aux chiffres donnés il y a deux mois. Elle s'est contentée d'assurer qu'il s'agissait d'un «processus d'actualisation permanente» des données.

La notion de disparus englobe aussi des personnes dont on reste sans nouvelle en raison d'une «absence volontaire, des problèmes domestiques, la privation illégale de la liberté, la migration, le décès ou la victime d'un délit», a-t-elle indiqué.

Les disparitions ont augmenté fortement au Mexique, jusqu'à créer une grave crise humanitaire selon des spécialistes, depuis le lancement en 2006 d'une offensive miliaire contre les narcotrafiquants, qui a fait plus de 80 000 morts à cette date.

Lancement de la nouvelle gendarmerie nationale

Le président mexicain, Enrique Peña Nieto, a annoncé vendredi la création de la gendarmerie nationale, une nouvelle division de la police fédérale composée de 5000 membres qui sera chargée en priorité de la défense du secteur économique confronté au crime organisé.

La gendarmerie, qui faisait partie des promesses électorales du président mexicain, est chargée de protéger la population dans les zones les plus isolées, a déclaré le président pendant une session du Conseil national de sécurité.

La gendarmerie mexicaine aura pour tâche de protéger les entreprises et les petits producteurs contre le racket et les enlèvements auxquels se livrent les  trafiquants de drogue qui ont diversifié leurs activités depuis quelques années, souvent avec la complicité des autorités locales corrompues.

«Il s'agit de préserver des activités économiques qui sont importantes et qui sont aujourd'hui menacées par le crime organisé», avait souligné Monte Alejandro Rubido, commissaire national de la sécurité, dans une rencontre avec la presse étrangère.

Outre la protection des activités économiques, la nouvelle gendarmerie, devra veiller à la sécurité des investissements étrangers que le Mexique espère voir favorisés grâce aux récentes réformes structurelles adoptées par le Parlement, en particulier la réforme énergétique qui ouvre les secteurs pétrolier, gazier et électrique aux capitaux privés, après 75 ans de monopole d'État.

«Quand vont commencer les appels d'offres» générés par la réforme énergétique, «la gendarmerie sera présente» pour protéger les zones où le crime organisé peut «perturber le cycle de production», a expliqué Rubido.