Le chikungunya qui sévit aux Antilles depuis décembre a provoqué de manière indirecte le décès de 33 personnes âgées dans les départements français d'Amérique, une «épidémie majeure», a indiqué jeudi la ministre française de la Santé Marisol Touraine.

«À ce jour, la maladie a provoqué indirectement 33 décès chez les personnes âgées fragilisées, touché près de 100 000 personnes et donné lieu à 1000 hospitalisations dans les départements français d'Amérique», a indiqué le ministère de la Santé dans un communiqué.

«C'est une épidémie majeure, environ 5000 nouveaux cas chaque semaine», a précisé Marisol Touraine, sur RMC/BFMTV.

«L'épidémie qui sévit aux Antilles et en Guyane est un enjeu majeur de santé publique», a souligné le ministère, ajoutant que «le début de la période estivale et de la saison des pluies, propices à la reproduction du moustique vecteur, fait craindre une augmentation du nombre de cas».

La ministre, qui se rendra en Guadeloupe puis en Martinique du 16 au 18 juillet, a insisté sur les mesures de prévention. «La clé est de faire en sorte qu'il n'y ait pas d'eau stagnante pour que les moustiques ne prolifèrent pas, qu'on se protège avec des répulsifs et des moustiquaires pour éviter une diffusion de cette maladie qui fatigue beaucoup, est très pénalisante, et il faut une mobilisation collective», a-t-elle dit.

Le chikungunya, qui se propage notamment par l'entremise des moustiques et contre lequel il n'existe aucun traitement spécifique ni vaccin, peut s'avérer très handicapant. Comme la grippe saisonnière, la maladie peut être fatale pour des personnes affaiblies.  

Après les Caraïbes, l'épidémie s'est étendue à l'Amérique centrale et aux Antilles, frappant notamment Haïti, où selon un bilan du Ministère de la Santé établi fin juin, au moins 40 000 cas ont été signalés.