Les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC, guérilla marxiste) ont décrété une trêve de leurs actions armées pour le second tour de l'élection présidentielle le 15 juin, comme il l'avait déjà fait pour le premier, a annoncé samedi leur commandant Timoleón Jiménez.

Les unités des FARC entameront une trêve à partir de lundi minuit et jusqu'au 30 juin à 24 h, a indiqué M. Jiménez sur le site de la guérilla.

Les FARC avaient déjà décrété une trêve du 20 au 28 mai pour le premier tour de l'élection présidentielle du 25 mai. Le cessez-le-feu avait alors été décrété conjointement, et pour la première fois, avec la seconde guérilla du pays, l'Armée de libération nationale (ELN), qui ne participe pas aux négociations de paix de La Havane à la différence des Farc.

Jimenez a assuré avoir «souhaité» une trêve conjointe avec l'ELN mais avoir été contraint, «pour une question de temps, d'agir de manière isolée».

Depuis l'ouverture des négociations de paix en novembre 2012 à Cuba, les FARC ont décrété trois trêves unilatérales de quelques semaines et, à plusieurs reprises, demandé en vain au gouvernement d'adopter également un cessez-le-feu.

Avec quelque 8000 combattants, les FARC représentent la première guérilla de Colombie, devant l'ELN (2500).

Le conflit interne en Colombie, qui a mêlé des guérillas et divers groupes illégaux, a fait plusieurs centaines de milliers de morts et environ 4,5 millions de déplacés.

Le second tour de la présidentielle opposera le 15 juin le chef de l'État sortant Juan Manuel Santos à l'ancien ministre Oscar Zuluaga, farouche opposant à l'actuel processus de paix avec les FARC.

Artisan du dialogue avec les FARC, M. Santos a été devancé de près de quatre points par son rival lors du premier tour de la présidentielle (25,7 % contre 29,3 %).