Une grève des conducteurs d'autobus de Rio lancée mardi paralysait toujours près de 60% de la flotte en soirée, selon les autorités, et leur syndicat est sous le coup de fortes amendes faute de maintien en service d'au moins 70% des véhicules.

Mercredi, 19 autobus avaient été endommagés par les grévistes jusqu'à 18h00 locales ayant eu pour la plupart des vitres brisées, selon la police. La veille, 158 véhicules avaient subi des dégâts, selon la Rio Ônibus, l'organisation patronale des compagnies d'autobus, privées à Rio.

Ce mouvement de 48 heures, qui paralysait toujours mercredi soir 56% de la flotte, selon le secrétariat des Transports, fait suite à une première grève jeudi qui s'était soldée par 531 autobus endommagés ou incendiés par des grévistes, pour un préjudice financier estimé à 17 millions de reais (environ 8,4 millions $).

En trois jours de grève des conducteurs de bus, au moins 708 bus ont été endommagés, selon la Rio Ônibus.

Cette nouvelle grève a été lancée après l'échec d'une audience lundi devant la justice du Travail entre grévistes, membres du syndicat des conducteurs et receveurs (Sintraturb-Rio) qui s'opposent à la grève et l'organisation patronale Rio Ônibus.

Mardi après-midi, la justice avait imposé le maintien en service d'au moins 70% de la flotte des autobus à Rio sous peine d'une amende au syndicat de 50 000 reais (24 600 $) par jour, mais cette injonction n'a pas été respectée.

«Il y a plus de 40 000 conducteurs et receveurs d'autobus à Rio et ce mouvement n'a que 0,1% d'adhésion. Cela montre l'opportunisme de ces personnes», a protesté mercredi le gouverneur de Rio, Luiz Fernando Pezao, sur la chaîne de télévision en continu Globo news.

Selon le secrétaire des Transports de Rio, Alexandre Sansao, «deux millions de Cariocas dépendent» des autobus. Comme la veille, la mairie a mis en circulation mercredi davantage de trains, de métros et de bateaux (qui traversent la baie de Rio) pour minimiser l'impact de la grève.

Des propriétaires de minibus en profitaient toutefois pour circuler illégalement et demander 10 reais (4,5$) pour un trajet, soit trois fois plus que le prix d'un ticket d'autobus, ont dénoncé des passagers cités par le site G1 de Globo.

Les grévistes affirment ne pas «se sentir représentés par (leur) syndicat» et exigent une hausse de salaire supérieure à celle négociée le 11 mars par Sintraturb, pour les porter à 2500 reais (1200$). Ils réclament aussi la disparition de la double fonction de conducteur et de receveur.

«Le problème est que le syndicat ne veut pas négocier» avec les grévistes, a affirmé le leader du mouvement, Helio Tedoro à Globo News.