Une grève d'une partie des conducteurs d'autobus de la ville de Rio, qui réclame 40% de hausse de salaire, a paralysé jeudi 20% de la flotte, a annoncé Sebastiao José da Silva, vice-président du syndicat des conducteurs qui ne soutient pas le mouvement.

Le syndicat des compagnies d'autobus - qui sont toutes privées à Rio - a indiqué que 325 autobus avaient été endommagés dans la matinée, la plupart par des pierres lancées par les grévistes, certains autres ayant été incendiés.

Les grévistes revendiquent une hausse de salaire supérieure à celle négociée en assemblée le 11 mars dernier, pour porter leur salaire à 2500 reais (1230$ CAN) ainsi que la fin de la double fonction de conducteur et de receveur, selon M. da Silva.

«J'ai obtenu 10% d'augmentation pour les salaires. C'est la plus forte augmentation pour la catégorie dans le pays et ils ont déjà reçu ce mois-ci leur salaire augmenté», a déclaré le porte-parole du syndicat (Sintraturb) cité par le site G1 de Globo.

Le leader de la grève, Hélio Teodoro, a déclaré à la station de radio CBN que le mouvement était «pacifique» et avait le soutien d'autres syndicats comme celui des employés de l'industrie pétrolière. Il a nié l'appui de partis politiques et critiqué les actes de violence.

Les piquets de grève ont bloqué plusieurs axes routiers, notamment dans l'ouest de Rio, et des milliers de personnes avaient du mal à se rendre sur leur lieu de travail. Trains et métros étaient bondés.

Les grévistes prévoient une manifestation vendredi au centre-ville et une nouvelle réunion pour décider de la suite du mouvement, selon M. Teodoro.

Pour M. da Silva du Sintraturb, le mouvement répond à des intérêts politiques.

«C'est l'année des élections générales (en octobre) et celle de la Coupe du monde (de soccer), il y en a qui veulent être candidats, apparaître comme les sauveurs de la patrie», a souligné M. da Silva sans citer de nom.

Son syndicat a fixé une réunion à 15h00 locales (14h00, heure de Montréal) pour évaluer la situation.

Mercredi, à 37 jours du Mondial, ce sont des agents de la Police fédérale brésilienne qui avaient suspendu leurs activités dans plusieurs États du pays pour réclamer de meilleurs salaires et plans de carrière. Ils ont renouvelé leur menace de ne pas travailler pendant la Coupe du monde (du 12 juin au 13 juillet).