Pneus brûlés pour faire des barricades, coups de feu et casse: de violentes émeutes se sont produites mardi soir dans une favela du quartier touristique de Copacabana, à Rio de Janeiro, a constaté l'AFP.

Un danseur de la favela Pavao-Pavaozinho, Douglas Rafael da Silva Pereira, 25 ans, aurait été tué par les forces de l'ordre après avoir été confondu avec un trafiquant de drogue, selon les médias brésiliens.

Ses amis affirment qu'il a été battu à mort par la police alors qu'il s'était réfugié dans une école de la favela qui bénéficiait d'une Unité de police pacificatrice (UPP) depuis décembre 2009 en vue de la sécurisation de la ville pour la Coupe du monde de football (12 juin-13 juillet).

Deux grandes avenues de Copacabana ont été fermées à la circulation et l'électricité était coupée dans toute la favela.

Les affrontements ont pris fin vers 20h00 locales, selon des témoignages, en raison notamment du nombre de policiers mobilisés et des nuages de gaz lacrymogènes.

«Les circonstances de la mort de Douglas font l'objet d'une enquête. Le rapport fait sur place indique que les blessures de Douglas sont compatibles avec une mort occasionnée par une chute. Témoins et habitants seront convoqués pour témoigner», a de son côté indiqué la police dans un bref communiqué envoyé à l'AFP.

«Cela a commencé vers 17h30. Il y a de la fumée partout, des tirs dans la rue et des personnes courent pour rentrer chez elles. De nombreux camions du Bope (police d'élite, ndlr) viennent de monter dans la favela (de Pavao-Pavaozinho). On est bloqués chez nous, on ne peut pas sortir», a déclaré à l'AFP Etienne, un étudiant français installé à Rio, qui habite dans la rue Saint Roman, rue qui monte à la favela.

Des hélicoptères survolaient la zone où un trafiquant surnommé «Pitbull» était recherché.

Jasper, étudiant néerlandais qui habite également dans la rue Saint Roman, a également témoigné à l'AFP: «J'ai essayé de rentrer chez moi en taxi par Ipanema, mais le taxi n'a pas voulu aller jusqu'au bout et a fait demi-tour. Là, en redescendant, on a vu des groupes de personnes portant des armes, peut-être des policiers en civil».